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- Lutte ouvrière n°2343
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Leur société
Épargne populaire : Nouvelle baisse du taux d'intérêt du livret A
Le 1er février dernier, ce taux d'intérêt était déjà descendu de 2,25 % à 1,75 %. Cette fois-ci, prétextant l'application de calculs arbitraires et obscurs instaurés sous Sarkozy, Bercy voudrait réduire ce taux à 1,50 %, voire à 1,25 % au 1er août.
Mauvaise nouvelle pour tous les petits épargnants, mais bonne nouvelle pour les banques et les assurances qui, depuis trois années, dénoncent ces taux défiscalisés qui détourneraient l'argent populaire de leurs fonds de placement. « Depuis plusieurs années, le circuit de l'épargne réglementée draine une part de plus en plus grande des dépôts vers des missions d'intérêt général, au détriment de l'activité commerciale des banques », dénonce l'agence Standard & Poor's, soutenue par toutes les banques et assurances privées qui espèrent récupérer des déposants, certes pas riches mais nombreux !
Le gouvernement a bien reçu leurs revendications et s'apprête donc à réduire d'un tiers, en six mois, le taux d'intérêt du livret A. La Caisse des dépôts et consignations qui gère les fonds du livret A aura donc moins de ressources pour « l'intérêt général » : la construction de logements sociaux ou d'équipements publics locaux.
Ces ressources diminueront d'autant plus que, depuis janvier 2009, tous les établissements financiers privés peuvent commercialiser le livret A et ne transférer à la CDC que 65 % des dizaines de milliards qu'ils récoltent à cette occasion. C'est encore un cadeau aux financiers du gouvernement précédent qu'Hollande a repris, sans broncher, à son compte.
Mais les 35 % de capitaux, estimés à 40 milliards, conservés par les banques grâce aux livrets A ne leur suffissent pas. D'après le journal Les Échos, une réforme est en cours de négociation entre Bercy et les banquiers, pour leur permettre d'engranger 25 milliards de plus sur les dépôts du livret A et des livrets de développement durable et d'épargne populaire.
Entre la finance spéculative ou l'épargne et le logement populaires, le gouvernement Hollande a clairement choisi qui spolier.