Grèce : Cinéma gouvernemental et réalité des licenciements19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Cinéma gouvernemental et réalité des licenciements

Finalement l'ERT, la télévision publique grecque, devrait rouvrir, mais ce ne sera que temporaire, jusqu'à la création d'un nouvel organisme.

La fermeture a été brutale, le gouvernement n'a pas hésité à envoyer la police neutraliser l'émetteur d'Athènes et à planter les spectateurs sidérés devant des écrans devenus subitement noirs. Le Premier ministre de droite, Antonis Samaras, a joué le grand jeu, celui du chef responsable qui doit trancher dans le vif, épurer des organismes publics réputés pléthoriques et corrompus, bref tenir ses engagements. Le cinéma a sans doute dépassé un peu ses espérances. L'Union européenne s'est sentie obligée de dire qu'elle n'était pour rien dans cette décision. Les deux partis associés au gouvernement, le Pasok et la Gauche démocratique, ont fait savoir qu'ils n'avaient pas été consultés, sans s'aventurer trop loin dans la critique d'une politique dont ils sont co-responsables. Finalement le Conseil d'État a décidé une mesure de réouverture provisoire, envisagée d'ailleurs par Samaras lui-même.

Le Premier ministre a peut-être reculé sous la pression, celle des manifestants et des travailleurs qui occupaient leurs locaux, mais aussi celle de ses mentors européens et de ses partisans grecs peu soucieux de le voir réactiver une contestation pouvant peut-être déboucher sur de nouvelles élections. En réalité, il n'a pas reculé sur le fond, c'est-à-dire sur la suppression de centaines d'emplois, puisque le nouveau groupe de radio-télévision devrait fonctionner avec moins de la moitié de l'effectif actuel : on avance le chiffre de 1 000 à 1 200 employés au lieu de 2 700.

Le gouvernement grec s'est engagé auprès de la Troïka (l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le FMI) à 15 000 suppressions d'emplois dans les organismes publics, dont 2 000 avant la fin juin. Depuis des mois, malgré des suppressions de postes et des campagnes de dénigrement des fonctionnaires, les objectifs ne sont pas atteints. Les résistances persistent, et même des réticences parmi les responsables de collectivités locales ou de ministères à donner la liste des employés à écarter ou à mettre en disponibilité. Il n'est pas certains que les provocations et les coups de force gouvernementaux réussissent à les faire céder.

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