Surendettement des hôpitaux : Au profit des banques29/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2339.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Surendettement des hôpitaux : Au profit des banques

Un rapport de l'Inspection générale des finances commandé par le gouvernement sur l'endettement des établissements hospitaliers tire la sonnette d'alarme. En moins de dix ans, l'encours des prêts à moyen et à long terme des hôpitaux auprès des banques a plus que doublé, passant de 9 milliards d'euros en 2003 à plus de 24 milliards d'euros en 2011. Le rapport préconise de limiter cette possibilité pour les hôpitaux de se financer par l'emprunt.

L'explosion de cet endettement est liée au fait que l'État s'est entièrement déchargé sur les hôpitaux du financement des importants travaux de rénovation et de construction lancés en 2003, dans le cadre du plan Hôpital 2007, par Jean-François Mattéi, ministre de la Santé de Chirac, puis en 2008 dans le cadre du plan Hôpital 2012 par Xavier Bertrand, ministre de la Santé de Sarkozy. L'État ne versant pas un sou, ce sont les hôpitaux, autrement dit l'Assurance-maladie, qui ont dû payer. Cela, pour le plus grand profit des banquiers auxquels les hôpitaux ont dû s'adresser : pour ces derniers, les frais financiers ont été multipliés par 2,5, passant de 335 millions d'euros à 823 millions d'euros par an entre 2003 et 2011.

L'État finance la construction et l'entretien des écoles, des casernes, mais pas des hôpitaux – et c'est vrai avec un gouvernement de gauche comme avec un gouvernement de droite. Comme si les hôpitaux n'étaient pas, autant et en fait bien plus que les casernes, d'intérêt public. Et comme s'il n'était pas injuste de faire peser cette charge sur l'Assurance-maladie, c'est-à-dire sur les cotisants.

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