Les riches idées de la Cour des comptes : Il y aurait trop d'enseignants29/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2339.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les riches idées de la Cour des comptes : Il y aurait trop d'enseignants

La Cour des comptes a remis mercredi 22 mai un rapport qui s'intitule « Gérer autrement les enseignants » et s'applique à démontrer qu'un plus grand nombre de professeurs n'est pas utile. « Le ministère de l'Éducation nationale, dit le rapport, ne souffre pas d'un manque de moyens budgétaires ou d'un nombre trop faible d'enseignants, mais d'une utilisation défaillante des moyens existants. »

Malgré les 80 000 suppressions de postes de ces cinq dernières années et les 2 000 assistants d'éducation supprimés à la rentrée, l'Éducation nationale ne manquerait pas de moyens. La France possède pourtant le plus faible nombre de professeurs par élève parmi les 34 membres de l'OCDE. Avec 6,1 enseignants pour cent élèves ou étudiants, la France est bonne dernière, loin derrière la Suède, mais aussi très en dessous de la Grèce et du Portugal, où le taux d'encadrement monte à neuf professeurs pour cent élèves ou étudiants. Dans l'enseignement primaire, le taux d'encadrement en France n'est que de cinq enseignants pour cent élèves. À cela il faut ajouter que, selon les prévisions du ministère de l'Éducation nationale lui-même, près de 70 000 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée 2013 et plus de 41 000 en 2014.

Parmi les propositions de la Cour des comptes, on trouve celle d'une rémunération au mérite pour les enseignants qui acceptent de travailler dans des établissements difficiles, de demander aux enseignants d'enseigner plusieurs matières au collège, ou encore d'annualiser leur temps de travail. À chaque fois, ce sont les mêmes recettes qui ressortent, sans qu'il soit jamais question d'embaucher et de former un nombre d'enseignants suffisant pour diminuer les effectifs des classes, pourtant surchargées, comptant jusqu'à 35 élèves, voire plus. Ces magistrats pensent apparemment qu'il est indifférent, lorsque les jeunes sont en difficulté, de pouvoir leur consacrer plus de temps et d'attention.

Le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon a certes déclaré que l'affirmation de la cour est « une erreur ». Mais il a aussitôt ajouté : « Malgré certains désaccords dans ce rapport, il y a beaucoup de choses positives sur lesquelles nous pouvons prendre acte. » À bon entendeur, salut !

Depuis des années, sous tous les gouvernements de droite comme de gauche, toutes les réformes de l'éducation n'ont servi qu'à faire des économies sur le dos de l'éducation de la jeunesse.

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