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Leur société
Région Auvergne : Contre la fermeture de deux lycées
Depuis plusieurs semaines, une lutte se développe contre la fermeture de deux lycées professionnels dans la région Auvergne.
René Souchon, le président socialiste du conseil régional, avait annoncé la fermeture du lycée professionnel Vercingétorix de Romagnat, à côté de Clermont-Ferrand. Puis est intervenue la fermeture du lycée agricole de Lapalisse, dans l'Allier, deux jours avant sa journée portes ouvertes. Dans les deux cas, le prétexte est le même : les locaux seraient vétustes, il faudrait « reformuler l'offre de formation sur le territoire » et mutualiser les moyens. En clair, il faut faire des économies.
Or la « vétusté » du lycée Vercingétorix est contestée. Les ateliers ont été refaits à neuf en 1995 et en 2003, et l'ensemble de l'électricité en 2008. De plus, ce lycée fait partie des trois seuls du département à avoir obtenu un avis favorable lors du dernier passage de la commission de sécurité, fin 2011 - début 2012. Balayant d'un revers de main cette réalité, un élu du conseil régional a laissé entendre qu'un désamiantage serait nécessaire, sans préciser que la commission de sécurité a estimé que tous les bâtiments accessibles au public sont sans danger de ce point de vue. Et si la situation était vraiment dangereuse, pourquoi la région n'est-elle pas intervenue plus tôt ?
Concernant le lycée de Lapalisse, cela fait plusieurs années que sa fermeture est programmée. Depuis 2005, cinq classes ont été supprimées. Maintenant, le cabinet du ministre de l'Agriculture prétend que « le lycée n'a plus la capacité de redémarrer », alors qu'il est fonctionnel et que d'importants travaux de rénovation ont récemment été réalisés par le conseil régional. En réalité la fermeture de ce lycée va directement profiter au privé. Les élèves qui n'auront pas les moyens d'aller à Moulins se tourneront vers les établissements privés du Mayet-de-Montagne ou d'Escurolles, beaucoup plus près, qui offrent des formations similaires.
Quant au maintien de l'emploi, là aussi il y a bien des inquiétudes à redouter. Si le personnel titulaire sera redéployé sur les lycées accueillant les formations, que deviendront les contractuels ou les surveillants aux contrats précaires ?
Vendredi 19 avril, le conseil d'administration qui devait préciser les modalités d'admission des formations de Lapalisse vers le lycée agricole de Moulins a été envahi par des dizaines d'élèves, de parents et de membres du personnel. Le président, Jean Mallot, conseiller régional PS, n'a pu qu'argumenter qu'il était obligé d'entériner la fermeture. Sachant qu'il est aussi conseiller aux affaires politiques de Jean-Marc Ayrault, « l'obligation » ne manque pas de sel.
Avec le soutien recueilli de plusieurs milliers de signatures et forts de leur bon droit, le personnel, les parents et les élèves des deux établissements sont bien décidés à imposer le maintien de ces lycées.