Spécialisée dans la mécanique de précision, cette entreprise fabrique, entre autres, des arbres de transmission des hélicoptères. Ce n'est pas une petite PME. Elle fait partie d'un groupe important, qui sait manipuler les chiffres et les bilans et qui sait pleurer la bouche pleine. Pour qu'elle en arrive à de telles mesures, les ouvriers se posent la question : est-ce que cela va mal dans l'aéronautique ? Pas du tout, car l'entreprise aurait renégocié les prix en sa faveur.

Face aux travailleurs, la direction s'est comportée comme une véritable anguille, repoussant continuellement les discussions sur les salaires sous divers mauvais prétextes. Puis, d'un coup, elle annonce la suppression de pratiquement toutes les primes, le treizième mois, les tickets restaurants et autres acquis des salariés, à partir du 1^er mai. Elle voudrait aussi leur présenter de nouveaux contrats de travail reprenant toutes ces coupes, avec comme seule alternative : vous signez ou vous partez !

Depuis lundi 8 avril, une vingtaine de salariés sont en grève, s'arrêtent, reprennent le travail, discutent entre eux pour savoir comment obtenir le maintien des acquis, réfléchissent aux moyens de faire céder la direction. Ils savent que la production des pièces qu'ils usinent est importante pour la bonne marche de la très grosse usine d'Eurocopter située à quelques kilomètres. En ne produisant pas ces pièces, ils peuvent exercer une pression à la fois sur leur direction et sur celle d'Eurocopter. Et c'est bien cela qui pourrait faire reculer la direction.