Travailler dans une agence du Crédit Lyonnais n'a rien d'une sinécure. La direction exerce une pression permanente pour que les employés « vendent » les multiples « produits » bancaires. Malgré la crise économique et le manque d'argent de nombreux clients, il faut tenter de vendre, vendre, vendre.

La hiérarchie se répand en mails pour inciter à vendre : « As-tu pensé à proposer ceci ou cela ? », « Inutile de rester si longtemps avec le client pour ne rien lui vendre... », « Les chiffres ne montent pas assez, réunion ce midi dans la cuisine pendant la pause déjeuner ». Car on ne peut même pas déjeuner tranquille !

Côté salaires, ils sont proches du smic : entre 1 200 et 1 400 euros sur treize mois. Les commissions individuelles sur les ventes, en moyenne 300 euros mensuels, servent de carotte car elles peuvent arrondir la fin de mois. Bien sûr, en cas d'absence, pas de commissions qui, de toute façon, ne comptent pas pour la retraite, puisqu'elles ne sont pas soumises à cotisations. Tout bénéfice pour LCL !

Prochainement, la méthode de calcul de ces commissions va changer. Elles ne seront bientôt plus calculées individuellement : une partie sera collective et répartie également entre chaque employé de l'agence. On imagine l'ambiance quand l'un sera un peu moins « performant » et fera baisser la part collective ! Déjà aujourd'hui, alors que le système n'est pas encore en place, des réflexions fusent sur « tel lambin sous-doué qui va nous tirer vers le bas ».

La direction voudrait que les employés se « stimulent » mutuellement pour son plus grand profit ! Mais ils n'ont aucune raison pour se diviser et faire ainsi le jeu du patron. La direction doit verser un salaire fixe décent, indépendant des résultats et de la conjoncture économique.