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Leur société
Indemnisation du chômage : De sales coups en préparation
Les conditions d'indemnisation du chômage sont définies par une convention de l'Unedic renégociée tous les deux ans entre le patronat et les syndicats. La nouvelle convention doit être signée fin 2013 mais, bien avant que ne s'ouvrent les discussions, on assiste à une campagne dans les médias remettant en cause ces conditions. Si on les compare avec ce qui se pratique dans d'autres pays européens, elles seraient trop favorables aux salariés, disent les commentateurs qui se font les porte-voix de « radio-medef ».
Cela a commencé le 23 mars dernier, avec un rapport de la Cour des comptes montrant du doigt des chômeurs touchant 6 000 euros mensuels pendant deux ans ou le régime trop coûteux des intermittents du spectacle. Maintenant, on met en avant le déficit du régime qui s'est alourdi de cinq milliards, portant l'endettement à dix-huit milliards. Ce déficit est causé par la hausse continue du nombre de chômeurs et, par conséquent, la baisse du nombre de cotisants à l'assurance chômage, mais les « spécialistes » économiques se succèdent dans les médias pour proposer des « pistes ». L'une serait d'augmenter le nombre de mois travaillés donnant droit à des allocations, ou de diminuer la durée d'indemnisation, dont le maximum est actuellement de 24 mois. Une autre serait de baisser le montant des indemnités, à commencer par les plus élevées, ou encore d'augmenter les cotisations - mais le patronat refuse que sa part subisse la moindre hausse !
Passons sur l'énormité qui consiste à dire que les chômeurs touchent 6 000 euros par mois. Cela concerne peut-être quelques cadres supérieurs, mais la grande majorité des chômeurs indemnisés sont des travailleurs du rang, d'autant plus touchés par le chômage qu'ils ont moins de qualification. D'après les derniers chiffres du ministère du Travail, portant sur 2011, la moyenne des sommes perçues par les 2,7 millions de chômeurs indemnisés se situe à 980 euros. Et, sur les 2,4 millions non indemnisés par l'Unedic, 80 % ne perçoivent aucune autre allocation, les jeunes étant particulièrement touchés.
Bref, après avoir jeté les travailleurs au chômage, les patrons veulent maintenant réduire encore plus leurs moyens d'existence.