Aux ateliers SNCF de Villeneuve-Saint-Georges, près de 80 agents de la Manoeuvre Moteur se sont mis en grève le 3 avril. La plupart des revendications, connues de la direction depuis plus de trois ans, portaient sur les conditions de travail. L'embauche de dix agents supplémentaires ainsi qu=une augmentation de la prime de travail étaient également réclamées.

Une première assemblée générale qui s'est tenue à la mi-mars avait établi la liste des revendications. Les travailleurs avaient également désigné ceux qui devraient rencontrer la direction. Puis un vote à main levée décidait des suites à donner.

Les tentatives de la direction pour intimider les grévistes et les éloigner de leur lieu de travail n'ont pas manqué : refus de reconnaître que le préavis de grève s'appliquait aux chantiers extérieurs rattachés aux ateliers, présence d'un huissier dès les premières heures de la grève et mise en demeure de quitter le site, qui totalise environ 450 travailleurs. Malgré cela, vingt à trente grévistes ont tenu le piquet de grève 24 heures sur 24 et les grévistes ont même été plus nombreux aux assemblées.

Dès le premier jour, il y eut 88 % de grévistes, tous collèges confondus, et pratiquement 100 % chez les agents de terrain. Surprise par la détermination des travailleurs comme par les soutiens qui parvenaient des autres services, la direction a fini par céder sur tous les points importants, dès le matin du troisième jour de grève. La grève avait été votée à l'unanimité. Elle s'est terminée de la même façon.