En Guadeloupe, l'aéroport Pôle-Caraïbes, près de Pointe-à-Pitre a connu deux jours de black-out total et, presque tout le reste de la semaine, une fourniture limitée d'énergie électrique.

Les officiels se sont succédé dans les médias, la présidente de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), le directeur de l'aéroport et jusqu'au ministre des Outre-mers. Pas un n'a été capable de reconnaître l'évidence : la panne provenait de contrôles défaillants, s'ajoutant à un probable défaut de qualité.

Une panne de courant générale, c'est grave. Mais le pire est qu'il n'y a eu aucun éclairage de secours, au mépris des règles de sécurité qui devraient tout de même prévaloir dans un aéroport international. Cela n'étonne pas le personnel : les pannes d'ascenseurs, les portes cassées qui ferment mal sont régulièrement signalées par les agents chargés des bagages ou de l'entretien. Mais la CCI qui gère l'aéroport ne fait rien et, un jour ou l'autre, une grosse panne devait arriver.

Après une heure de panne, et sans éclairage de secours en vue, plusieurs agents se sont inquiétés de l'arrivée de la nuit, qui tombe tôt sous les tropiques. Le personnel est resté dans l'obscurité, à attendre une consigne qui n'est pas venue. Puis brusquement, alors que l'obscurité était totale hors les faibles lueurs de téléphones portables, l'ordre a été donné d'évacuer l'aéroport. Mais pour aller où ? Un vent de révolte a alors soufflé parmi les passagers et les arrivants sont allés eux-mêmes chercher leurs bagages sur la piste. Une vraie pagaille !

Cette panne n'est que le reflet d'une situation plus générale, dans cette île où les services publics sont laissés entre les mains de capitalistes plus préoccupés de « pwofitation », du profit facile et de l'exploitation dénoncée par les grévistes en 2009, que de les faire fonctionner correctement.