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- Lutte ouvrière n°2330
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Israël : La visite d'Obama à Netanyahou – Je t'aime – moi aussi
Il y eut certes quelques phrases banales et creuses sur le prétendu processus de paix qu'il faudrait relancer, ou sur le fait que les Palestiniens « mériteraient » d'avoir un État, mais strictement rien de concret et surtout rien de contraignant à l'égard d'Israël. Au contraire, toutes les exigences des gouvernants israéliens ont été reprises par Obama. Les Israéliens refusent un gel même momentané de la colonisation : Obama l'accepte. Ils exigent que les Palestiniens reconnaissent le caractère juif de l'État d'Israël : Obama l'accepte. Et derrière ces acceptations il y a les drames que vivent les Palestiniens, y compris ceux qui vivent en Israël, puisqu'un cinquième de la population de ce pays est composée d'Arabes israéliens.
Un jeune Arabe israélien a d'ailleurs interpellé Obama sur ce point lors de son discours devant une assemblée d'étudiants, en lui disant : « Comment pouvez-vous parler de démocratie et soutenir un État juif ? » Justifiant son intervention, l'étudiant s'est ensuite expliqué : « J'ai simplement été profondément choqué par le discours du président américain. Lorsque Barack Obama évoque son soutien à un État juif, que fait-il des 20 % de citoyens arabes israéliens ? Nous nous battons pour un pays où tous les citoyens seraient égaux. Or parler d'État juif équivaut à nier nos droits et notre existence. »
Et il n'y a pas qu'envers les Arabes israéliens qu'Obama s'est montré totalement sourd. Les Palestiniens des Territoires ne comptent pas non plus pour lui. Ceux de Gaza, gouvernés par le Hamas, méritent à l'en croire un terrorisme d'État qui les maintient dans une prison à ciel ouvert ; tout comme ceux de Cisjordanie, qui doivent endurer l'occupation militaire et l'extension constante des colonies israéliennes.
L'attitude d'Obama n'est pas seulement passive vis-à-vis du gouvernement d'Israël, elle est un encouragement à ce que ce dernier poursuive sa politique expansionniste, ce qu'il n'a pas manqué de faire, la veille même de l'arrivée du président américain, en annonçant la construction de nouvelles colonies. Souhaiter ensuite, comme Obama et d'autres, la création d'un État palestinien relève de la plus pure hypocrisie. De ce point de vue, les dirigeants israéliens, comme cet ancien directeur général du Conseil des implantations, sont bien plus francs quand ils disent qu'avec 350 000 colons vivant en Cisjordanie, auxquels il faut ajouter quelque 200 000 habitants des nouveaux quartiers juifs de Jérusalem Est, la création d'un État palestinien indépendant devient chose impossible.
C'est dire si le sort des Palestiniens indiffère Obama. Sa visite n'avait d'ailleurs pas pour but de les satisfaire, mais plutôt celui de conforter et d'appuyer son allié de toujours. Dans une région à la stabilité incertaine, due entre autres à l'exploitation des peuples par l'impérialisme et aux interventions auxquelles il recourt pour maintenir sa domination, Israël est irremplaçable. Obama est venu le rappeler.