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Dans le monde
Espagne : La rage des épargnants floués par les banques
Sur les sept cent mille personnes touchées, beaucoup sont des retraités qui avaient placé les économies de toute une vie dans ce qu'on leur avait fait miroiter comme le bon placement, les banques n'hésitant pas à tromper sur des produits leur ayant permis d'encaisser plus de 32 milliards d'euros d'argent frais.
Ainsi, les titulaires des participations « préférentielles » de Bankia perdront 38 % et recevront 62 % sous forme d'actions extrêmement dépréciées, qu'ils ne pourront négocier en Bourse que quand elles seront à nouveau cotées. D'autres banques sont concernées par le même phénomène. Pour les épargnants de Catalunya Bank, c'est 62 % de perdu et pour Novogalicia Banco, 43 %, le reste se transformant en titres dont la valeur reste à déterminer et qui devront rester dans le fonds de garantie de dépôt.
Toutes les victimes de ces abus de confiance comprennent qu'il ne restera plus grand-chose de leur argent, et la colère de ces épargnants floués monte. Ils réalisent aussi que les banques les ont sciemment trompés. Celles-ci ont réussi à leur faire acheter ces produits financiers, dits toxiques, dès 2007. À l'époque, les investisseurs institutionnels se détournaient de produits à valeur problématique, car constitués de crédits sur des biens immobiliers invendables et risquant de ne pas être remboursés. Les banques ont alors cherché à les placer aux petits épargnants.
Depuis, la situation des banques, et de Bankia en particulier, n'a cessé de se dégrader. Cent milliards ont été versés aux banques, mais la crise bancaire n'est pas pour autant réglée. Le sentiment que cette escroquerie est inacceptable est d'autant plus fort que beaucoup de ces épargnants ont vu comment les dirigeants des caisses d'épargne régionales, qui avaient fusionné dans Bankia, s'étaient versé des parachutes dorés s'élevant à des millions d'euros, alors que les pertes étaient payées par les petits.
À l'annonce de ce qu'ils considèrent comme un vol, des centaines de victimes de Novogalicia Banco ont tenu à dire directement au chef de gouvernement Rajoy ce qu'ils en pensent. Et c'est par crainte de devoir affronter une nouvelle manifestation que Rajoy et les membres galiciens de son parti, qui devaient tenir leur congrès au centre-ville de Pontevedra, en Galice justement, ont choisi de se réunir dans un lieu isolé, autour duquel les forces de sécurité étaient déployées pour faire barrage aux manifestants.