- Accueil
- Lutte ouvrière n°2329
- Territoriaux – Angers : Des « emplois d'avenir » à très court terme
Dans les entreprises
Territoriaux – Angers : Des « emplois d'avenir » à très court terme
Lors de la cérémonie en grande pompe qui a entouré la signature de ce premier contrat d'avenir, le préfet a déclaré qu'il s'agissait d'un « véritable emploi » qui permettrait au jeune ainsi recruté d'acquérir « de l'expérience et une formation » et de « se faire une place sur le marché du travail ». Bien sûr qu'il s'agit d'un véritable emploi, au sens où ce jeune travailleur et ceux qui vont suivre effectueront un travail utile, et même indispensable, à la population. Mais prétendre que ces emplois d'avenir vont leur « mettre le pied à l'étrier », c'est se moquer du monde.
Les contrats d'avenir offriront des possibilités de formation encore inférieures à celles des emplois-jeunes créés sous Jospin. Surtout il s'agit d'emplois qui ne dureront pas plus de trois ans : ça fait court l'avenir ! Cela n'a pas empêché Jean-Claude Antonini, le président PS de l'Agglomération, de dire sa joie d'être « partie prenante du dispositif » et de « participer à un effort national indispensable pour l'emploi des jeunes ». Il s'est même dit « impatient » de voir les résultats dans trois ans... Si c'est de l'humour noir, ça ne fait rire que lui.
ALM et la ville d'Angers, comme nombre de collectivités territoriales, usent et abusent déjà des contrats précaires. La presse est convoquée pour la signature d'un seul contrat d'avenir -- mais J.-C. Antonini et Frédéric Béatse, le maire PS d'Angers, sont beaucoup plus discrets sur les suppressions d'emplois intervenues au cours des derniers mois.
C'est précisément en anticipant la création de ces emplois d'avenir, financés à 75 % par l'État et seulement à 25 % par les collectivités, qu'ALM et la Ville ont choisi, au fil de l'année 2012, de « se séparer » d'agents en contrats temporaires, employés depuis des mois, voire des années, comme par exemple à Biopole, une usine de traitement des déchets. Les non-renouvellements de contrats ont été motivés par un facteur supplémentaire : avec l'entrée en vigueur de l'accord signé début 2012 sur la « résorption de la précarité dans la fonction publique », la Ville et l'Agglomération ont fait le choix, délibéré, de « remercier » certains des plus anciens parmi les précaires, afin d'éviter d'avoir à les titulariser.
C'est dire si la création promise de 150 « emplois d'avenir » est loin d'être la panacée.
Bien sûr, tant Béatse qu'Antonini jurent qu'ils font de leur mieux dans le cadre des budgets qui leur sont alloués. Mais on ne les entend plus, comme à l'époque où Sarkozy était président, se plaindre d'être étranglés par l'État - alors qu'il y aurait plus de raisons que jamais de dénoncer la diminution des dotations aux collectivités locales. Ce silence s'explique puisque ce sont leurs camarades de parti qui sont désormais au gouvernement. Mais le détournement de l'argent public vers les caisses du grand patronat n'est pas plus acceptable quand c'est la gauche qui s'en charge que quand c'est la droite !
Mardi 5 mars, un bon nombre de travailleurs ont manifesté, qu'ils soient employés à la gestion des déchets, à la voirie, à la propreté publique, au bâtiment, à l'assainissement ou encore aux sports et loisirs, aux côtés de leurs camarades du privé, pour protester contre la politique antiouvrière de ce gouvernement qui se dit socialiste. Beaucoup sont bien placés pour voir que l'État ne se comporte pas mieux avec ses salariés que le commun des « patrons voyous » !