Sur ce site Ricerca, à Saint-Germain-sur-l'Arbresle, filiale d'un groupe pharmaceutique basé aux États-Unis, 340 personnes travaillent à l'évaluation de la sécurité de médicaments, notamment par des tests sur des animaux. Du lundi 11 au jeudi 14 mars, les travailleurs ont fait grève pour s'opposer aux 65 licenciements que veut imposer la direction, qui affirme perdre de l'argent. Mais personne ne connaît la réalité des comptes, notamment quels sont les bénéfices que fait la maison mère américaine, et comment le site de Saint-Germain y participe.

La direction n'a même pas pris la peine de justifier les 65 licenciements par une baisse de la charge de travail, car du travail il y en a beaucoup. C'est donc avec cynisme qu'elle explique que le travail de ceux qui perdraient leur emploi doit être effectué par ceux qui restent ! Comme disait un gréviste, « Les gens, après, vont trinquer. Ça va être la galère si on fait dix heures par jour et si on a la pression avec le temps. » C'est ce mépris de la direction qui a révolté les salariés et déclenché la grève.

Ceux qui sont menacés de licenciement voulaient obtenir la plus grande indemnité possible, et ceux qui vont rester désiraient montrer leur refus de voir augmenter leur charge de travail. Le piquet de grève a rassemblé jusqu'à 80 personnes, qui ont reçu le soutien de nombreux autres salariés du site. Face à la mobilisation, minoritaire mais déterminée, la direction a augmenté l'indemnité de licenciement « supra-légale », de 8 000 à 14 000 ou 20 000 euros, selon l'ancienneté. Le nombre de postes supprimés a été un peu réduit, à 58. Mais surtout les grévistes ont expérimenté la force de la solidarité. Ils ont reçu le soutien d'autres travailleurs, notamment ceux d'une entreprise voisine de pharmacie qui ont fait une collecte pour les soutenir. Même s'ils n'ont pas gagné sur le fond, les grévistes sont fiers de s'être battus. Leur grève restera un événement important pour tous les travailleurs de l'entreprise.