Rendu prudent par les mésaventures de Hollande, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone dont, paraît-il, « le devoir est d'aller partout dans le pays pour rencontrer la population », ne s'en est surtout pas trop approché lors de son déplacement à Limoges jeudi 14 et vendredi 15 mars. Entouré d'une brochette de notables socialistes (présidente du Conseil général, président de Région, député-maire de Limoges, etc.) il s'est, en guise de population, surtout intéressé au patronat régional.

Sa première visite a été pour la direction du richissime groupe Legrand et, selon le quotidien Le Populaire : « Claude Bartolone, à sa descente de voiture devant le siège de l'usine Legrand, hier après-midi, n'a pas mégoté son soutien aux dirigeants de l'entreprise, et particulièrement au PDG, Gilles Schnepp, venu l'accueillir : "Je ne pouvais pas, lançait-il, venir à Limoges sans me rendre dans la Mecque de la technologie et de l'innovation". »

Lors d'une interview sur FR3 Limousin, dans la querelle régionale entre les partisans de la ligne à grande vitesse via Poitiers et ceux de la ligne dite POLT (Paris, Orléans, Limoges, Toulouse) Bartolone a pris position pour la LGV surtout dans l'intérêt « du développement de Legrand ». Entre une inauguration de médiathèque et la visite du musée d'Oradour-sur-Glane, il a aussi rendu visite aux patrons de la chaussure de luxe, Weston.

Interrogé sur la baisse record de popularité du président socialiste, il a déclaré au journal Le Populaire « qu'il s'y attendait », Hollande « les ayant assez prévenus que ce serait difficile » car la situation dont ils ont hérité les oblige à « des mesures impopulaires » mais « vitales pour le redressement de la France »... patronale s'entend, Bartolone vient d'en faire une fois de plus la démonstration.