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- Lutte ouvrière n°2328
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Dans le monde
Et pour le nucléaire en France ?
Après Fukushima, le nucléaire a évidemment été remis en question en France. Il en est résulté des recommandations de l'ASN (Autorité de sûreté nucléaire, qui se proclame un organisme indépendant). En résumé, l'ASN estime que le parc nucléaire de l'Hexagone est suffisamment sûr, y compris la centrale de Fessenheim, la plus ancienne, à condition qu'on prévoie des situations de catastrophe extrême qui n'avaient pas été envisagées jusque-là.
Moyennant une dizaine de milliards d'euros de travaux, l'ASN estime donc que cela devrait aller. Quelle confiance peut-on lui accorder ? EDF s'est engagée à créer une force d'intervention rapide nucléaire (la FARN) capable d'intervenir d'urgence sur un réacteur en difficulté, en ayant prévu d'avance tous les cas de figure. Cela demande paraît-il du temps, et la FARN ne sera prête qu'en 2014.
Dans le cas d'éventuelles catastrophes, on est bien forcé de s'en remettre à l'ASN et à la future FARN. Par contre, en ce qui concerne le fonctionnement ordinaire et l'entretien des centrales, rien de particulier n'a été prévu. Ceux qu'on appelle les « nomades du nucléaire » sont soumis à la fois à la précarité, aux déplacements imposés (les nomades...) et surtout à des doses de radiations parfois excessives et très mal contrôlées. Combien sont-ils, quelles sont leurs maladies, quels cancers risquent-ils ? Tout cela est secret. Un jour peut-être le scandale explosera, comme pour l'amiante.
En attendant, Fukushima ou pas, rapport de l'ASN ou pas, il n'y a strictement rien de changé.