Cette gare de triage, construite il y a plus d'un siècle, trie 150 000 à 300 000 wagons par an, dont 20 000 environ sont dangereux et, pour l'année 2011, 2 080 considérés comme « très dangereux ». Ils transportent des produits chimiques (chlore, ammoniac, hydrocarbures, etc.) et quelquefois, comme ce fut le cas en décembre dernier, des déchets radioactifs.

On peut donc voir, depuis les passerelles qui surplombent le triage, des centaines de wagons, en attente sur des kilomètres de voies parallèles, sans autre surveillance que celle des quelques cheminots qui y travaillent.

Un rapport de la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie d'Île-de-France estime qu'une fuite d'un wagon contenant du chlore (un trou de 2 cm par exemple) pourrait entraîner des « effets létaux majorants » (autrement dit la mort) dans un rayon de 2,6 kilomètres, ce qui concernerait plus de 200 000 personnes !

Le maire de Drancy, appuyé par ceux des communes voisines, demande le déménagement du triage en dehors d'une zone urbaine. À quoi le ministère des Transports a répondu que le transport ferroviaire était plus sûr que le transport routier (certes !), mais que déménager le triage serait complexe et onéreux et donc pas prévu pour tout de suite. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour qu'il n'y ait pas d'accident à déplorer. D'autant plus que le 5 mars une fuite de Mercaptan s'est produite (le gaz puant ayant récemment incommodé la vallée de la Seine). Il a fallu une cinquantaine de pompiers et des engins pour en venir à bout.

En plus du classement Seveso des établissements à risques, va-t-on introduire le classement « Le Bourget-Drancy » ?