Il y a eu de nombreux débrayages ces derniers temps à Renault Douai. La production a pourtant diminué, passant à 52 véhicules par heure. Mais, par la suppression de nombreux postes de travail, la direction s'est arrangée pour que cela corresponde à une augmentation de la quantité de travail de chacun sur la chaîne.

Certains ont même été retirés des chaînes pour être affectés à un « pool de remplacement ». Mais ils ne remplacent que rarement. Et ils ne savent pas ce qu'ils feront le lendemain. La direction veut les inquiéter sur leur avenir, afin qu'ils acceptent d'être « détachés » vers d'autres usines du groupe.

Mais, en attendant, ils manquent sur chaîne. Et, plusieurs jours de suite, des travailleurs ont arrêté le travail pour aller réclamer des renforts. Devant le refus, les débrayages se sont prolongés...

Le 19 février, jour de négociation sur l'accord de « compétitivité » proposé par Renault, trois syndicats de l'usine, la CGT, SUD et la CFDT, distribuaient des tracts aux postes du matin et de l'après-midi. Ils ne bloquaient pas vraiment, mais toutes les voitures s'arrêtaient. Les travailleurs n'étaient pas fâchés de pouvoir arriver en retard au travail et discutaient avec les militants syndicaux. Aucun coup de klaxon, aucune protestation d'ouvrier prétendant vouloir arriver à l'heure à son travail ! La direction, qui avait fait venir des huissiers pour constater un blocage, en était pour ses frais !

La production a été fortement désorganisée toute la journée.