Lycée Gutenberg - Créteil (Val-de-Marne) : Un recul du rectorat27/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2326.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Gutenberg - Créteil (Val-de-Marne) : Un recul du rectorat

Depuis quatre semaines, les enseignants et les élèves du lycée général, technologique et professionnel Gutenberg de Créteil sont en lutte suite à l'annonce d'une diminution drastique de moyens pour la rentrée 2013 : la suppression d'une classe médico-sociale, la fusion des Terminales ES et L alors que les programmes sont différents, la suppression de cinq postes, notamment en ne remplaçant pas ceux partant à la retraite.

Surtout, au lycée professionnel, la suppression de 87 heures d'enseignement conduit à l'impossibilité de prendre les élèves en demi-groupe. Le rectorat voudrait ainsi faire passer les classes de 32 à 30 élèves, ce qui diminue automatiquement le nombre d'heures allouées. Or, celles-ci demandent au contraire des moyens supplémentaires vu les difficultés de ces élèves de milieu populaire. Cette décision arbitraire qui n'a d'autre but que de faire des économies de postes d'enseignants a choqué, et la perspective d'enseigner tout le temps dans des classes difficiles de trente élèves a rajouté à l'inquiétude existante.

Depuis un mois, élèves et professeurs se réunissent en assemblée, bloquent le lycée, font grève. Trois manifestations au rectorat ont eu lieu, mobilisant jusqu'à 250 enseignants et élèves. Des délégations ont été reçues. Lors de l'une d'elles, la directrice de cabinet de la rectrice, provocatrice, n'a pas daigné serrer la main que lui tendait un des enseignants, sous prétexte qu'ils avaient déjà été reçus et qu'il s'agissait d'une délégation d'élèves. Cela a choqué les élèves qui ne comprenaient pas pourquoi on manquait de respect envers leurs enseignants, eux qui leur « apprennent les règles de politesse » et qui, en plus, « perdent des journées de salaires en faisant grève ». Le rectorat, plutôt que de promettre quoi que ce soit aux élèves présents, a préféré insinuer qu'ils étaient « manipulés par les professeurs ».

Plusieurs blocages du lycée ont eu lieu malgré les rodomontades et les pressions exercées par la direction sur les élèves, épaulée en cela par les équipes mobiles de sécurité du rectorat. Mais assez vite, le Rectorat a fini par céder. 45 heures d'enseignement sont ainsi récupérées permettant le maintien des Terminales L et ES distinctes et du poste de l'enseignant partant à la retraite.

En revanche, pour le lycée professionnel, on reste très en-deçà des moyens nécessaires pour enseigner dans de bonnes conditions. La stratégie du rectorat est claire : diviser les enseignants et les élèves entre lycée général et lycée professionnel. Mais une semaine avant les vacances, le « lycée Gutenberg en colère » ne veut pas laisser entendre qu'il a dit son dernier mot.

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