Lait Candia : C'est mauvais pour l'emploi27/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2326.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lait Candia : C'est mauvais pour l'emploi

Candia, premier producteur de lait de consommation en France, a décidé de fermer trois de ses huit usines, supprimant ainsi plus de 300 emplois sur un total de 1 465. La laiterie du Lude dans la Sarthe (192 emplois) devrait fermer en 2014, celle de Villefranche-sur-Saône dans le Rhône (30 emplois) et celle de Saint-Yorre dans l'Allier (110 emplois) devraient fermer fin 2013.

Pour justifier de telles suppressions d'emplois, la direction de Candia invoque une perte opérationnelle de 26 millions d'euros (pour un chiffre d'affaires de 1,2 milliard) en 2012. Piètre argument, quand on sait que Candia est une filiale à 100 % du quatrième groupe laitier européen, Sodiaal-Union, une holding qui contrôle de nombreuses filiales industrielles. Outre Candia, on y trouve Beuralla, Entremont, Monts et terroirs, CFR (marque Le Rustique et Coeur de lion), Régilait, etc. Ce groupe possède une cinquantaine de sites et emploie 7 000 salariés.

Devant les travailleurs de Candia au Lude, qui se sont mobilisés depuis le mois de novembre 2012 contre la fermeture de leur laiterie, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui leur a rendu visite, a dit qu'il ne pouvait rien contre le plan de la direction, car celle-ci dit que c'est « vital pour l'entreprise ». Voilà qui a le mérite de la franchise : le gouvernement est bien dans le camp des patrons. Sans quoi, il dirait qu'un grand groupe comme Sodiaal doit garder tous les sites de Candia.

Le syndicat FGA-CFDT propose une solution « alternative » en s'appuyant sur l'étude du cabinet Syndex, visant à sauver au moins l'usine du Lude, à condition « d'améliorer la productivité » et d'accepter tout de même la suppression de la moitié des emplois (95 sur 190). Curieux défenseurs du monde du travail ! Les travailleurs ont vraiment intérêt à se méfier de tels faux amis. Ceux de Candia qui continuent à ne pas accepter les suppressions d'emplois ont bien raison.

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