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- Lutte ouvrière n°2326
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Dans les entreprises
Groupe L'Oréal : L'action s'envole, salaires et embauches stagnent
« 2012 a été une bonne année pour L'Oréal. Le groupe réalise une forte croissance de son chiffre d'affaires... Enfin, les résultats et le cash-flow, en très forte progression, atteignent des niveaux record », voilà comment Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal, commente les résultats financiers du groupe. Et, dans la foulée, les actionnaires vont se voter un dividende en hausse de 15 % pour avril prochain.
Comme le dit la presse, les résultats sont historiques, avec des profits à 2,8 milliards fin 2012. Ces dernières années, ils tournaient autour de
2 milliards, et les actionnaires se partageaient autour de 40 % de ces bénéfices. L'Oréal a aussi dans ses caisses une réserve d'argent immédiatement disponible de 2,6 milliards.
Ce sont les ventes dans les pays dits émergents, Asie, Moyen-Orient et Afrique, qui ont été les plus importantes. L'Oréal voulant toucher les classes riches et les classes moyennes de ces pays, tout est mis en place pour atteindre le « milliard de consommateurs ». Il s'agit pour la multinationale de créer des centres de recherche directement dans ces pays, mais aussi des usines pour produire et vendre au plus près des clients.
Les profits de L'Oréal ne servent ni à embaucher ni à augmenter les salaires. Pour un volume de production qui augmente, les effectifs sont en baisse constante.
Du côté des salariés, l'augmentation générale, en France, sera de 1,5 % pour 2013, avec un minimum de 40 euros brut au 1er mars, et 0,3 % au 1er septembre.
La direction se cache derrière les primes d'intéressement et de participation, prétextant que le personnel est très bien payé si on ajoute les primes au salaire. Mais elle ne dit pas que ces primes, qui représentent pour beaucoup de salariés plus de 20 % de la rémunération annuelle, ne comptent pas pour le calcul des retraites, et peuvent disparaître au bon vouloir de la direction.
Dernièrement, Jean-Paul Agon s'est déclaré opposé à la taxe de 75 % sur les revenus dépassant un million d'euros. C'est qu'il est directement concerné, cumulant depuis des années des rémunérations autour de trois millions d'euros, sans compter les jetons de présence et les dividendes. Rien que pour l'année 2011, les actionnaires, dont il fait partie, se sont distribué, en dividendes, l'équivalent de trois millions d'euros par jour !
L'Oréal aurait donc les moyens financiers d'embaucher massivement et d'augmenter largement les salaires de tous, en France comme ailleurs.