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- Lutte ouvrière n°2325
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Leur société
Sans-papiers et Roms : Valls pire que Guéant
En 2012, il y a eu 36 822 expulsions de sans-papiers, selon le ministère de l'Intérieur, ce qui fait près de 4 000 de plus par rapport à l'année précédente. Manuel Valls se défend en mettant cette augmentation sur le dos de son prédécesseur Claude Guéant, en poste les six premiers mois de l'année, avant l'élection de Hollande. C'est d'autant plus facile de l'affirmer qu'aucun chiffre mensuel n'a jamais été communiqué.
Mais rien ne prouve non plus que le nouveau ministre de l'Intérieur ait été étranger à l'accélération du nombre d'expulsions. Valls a constamment assuré qu'il marcherait dans les pas de Guéant en se montrant « ferme » vis-à-vis des sans-papiers. Les seuls changements ont été dans les conditions de rétention des familles avec enfants, qui sont maintenant assignées à résidence - quand elles en ont une - au lieu d'être placées dans des centres, et dans l'unification sur le plan national des critères exigés pour régulariser les sans-papiers ; mais ces critères sont toujours aussi contraignants.
Valls s'en prend plus particulièrement aux Roms, originaires de Roumanie ou de Bulgarie. Il a supprimé en décembre dernier l'aide au retour qui servait d'appât pour leur faire quitter le pays, sous prétexte que cela ne les empêchait pas ensuite de revenir. Étant membres d'États appartenant à l'Union européenne, ils peuvent en effet y circuler librement, même si les conditions d'emploi sont très restrictives pour eux.
De plus, Valls fait systématiquement procéder à l'expulsion et au démantèlement de leurs camps, la plupart du temps par la force. Leur nombre a augmenté de 66 % au second semestre 2012. Sur les 63 évacuations effectuées, il n'y a eu que 15 % de propositions de relogement, en outre partielles. Les Roms ainsi chassés de leurs abris de fortune, dans les terrains vagues ou au bord des autoroutes, n'ont d'autre solution que de se réinstaller ailleurs, en attendant d'en être chassés, ou de grossir la cohorte des sans-domicile survivant dans les villes. C'est cela, un gouvernement à visage humain ?