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- Lutte ouvrière n°2324
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Leur société
PCF : De reniement en reniement
« Nous voulons nous tourner vers l'avenir. C'est un sigle qui ne résume pas ce que l'on est aujourd'hui », s'est justifié le secrétaire national, Pierre Laurent. Effectivement, le PCF a cessé depuis longtemps de se réclamer de la révolution d'Octobre en Russie, dont la faucille et le marteau constituent l'un des symboles. Cette révolution représente pourtant le point culminant des combats livrés par le mouvement ouvrier, allié au monde des campagnes, pour renverser le pouvoir de la bourgeoisie, et il n'y a pas de quoi en avoir honte, bien au contraire ! Mais le PCF n'est pas à un reniement près, depuis la réintroduction dans ses cortèges, dès 1935, du drapeau tricolore, symbole de la bourgeoisie, au côté du drapeau rouge, jusqu'à l'abandon officiel de la perspective de la dictature du prolétariat par Georges Marchais en 1976.
Pierre Laurent se contenterait sans doute d'un avenir garantissant au PCF de se maintenir la tête hors de l'eau. Mais un parti capable d'aller jusqu'au bout dans le reniement du passé glorieux du mouvement ouvrier, il en existe déjà un, c'est le PS, d'ailleurs remis en selle avec l'aide du PCF par Mitterrand depuis le début des années 1970.
Quant au Parti de gauche, que la direction du PCF estime plus présentable que la référence au communisme, il n'est qu'une pâle copie du PS. Mélenchon, qui est d'ailleurs issu du PS, n'a pour ambition lui aussi que de se servir du PCF et de ses électeurs comme d'un marchepied.