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- Lutte ouvrière n°2323
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Dans les entreprises
Renault – Cléon : Les travailleurs toujours mobilisés
Mardi 5 févier, alors qu'une journée de grève était prévue à l'usine Renault de Cléon, la direction avait fait le choix de mettre ce jour-là une grande partie de l'usine en congé. La veille, l'encadrement avait fait le tour des salariés en leur « proposant » soit de se déclarer en grève le lendemain soit de poser une journée de congé. Certains chefs en rajoutaient même en disant que la sécurité n'était pas assurée... à cause des grévistes.
Malgré toutes les pressions, 270 travailleurs se sont déclarés en grève et se sont regroupés toute la journée aux portes de l'usine. Les grévistes, en majorité des jeunes nullement impressionnés par la direction, s'affichaient encore plus soudés, déclarant ne rien vouloir lâcher.
Ce « lock-out » qui ne disait pas son nom a été pris par certains comme un aveu de faiblesse de la part de la direction qui craignait que la grève ne se renforce suite à celle de la semaine précédente, le mercredi 30 janvier, qui avait été un réel succès. Ce jour-là, à 5 heures du matin, 350 grévistes étaient présents aux piquets. Sur la journée, plus de 800 travailleurs ont fait grève.
Malgré une pluie incessante, les grévistes étaient joyeux et fraternellement unis. L'intendance, palettes, pneus, sandwiches, café, était organisée par les grévistes avec l'aide indispensable des camarades retraités ainsi que des militants de l'UL-CGT d'Elbeuf. Et surtout, chacun attendait avec excitation la venue des camarades de PSA Aulnay. Ils sont arrivés à 11h15 accompagnés de quelques dizaines de travailleurs de PSA Poissy et de PSA Saint-Ouen. La rencontre fut extrêmement chaleureuse, tous se serrant dans les bras, se congratulant. Le retour vers l'usine se fit en manifestation avec pour slogan « Renault-PSA, même combat », repris à tue-tête.
Lors du meeting sont intervenus des travailleurs de PSA, de Renault Cléon, de Renault Sandouville mais aussi de la raffinerie Petroplus, également présents le 5 février aux portes de l'usine de Cléon.
Les grévistes ont conscience d'avoir en face d'eux une direction qui campe sur ses positions et a le soutien du gouvernement.
Les déclarations de Montebourg sur un soi-disant « accord modéré » ne laissent aucun doute à ce propos.
Les grévistes n'entendent rien céder et les patrons de Renault, ainsi que tous leurs soutiens, n'en ont pas fini avec ceux de Cléon.