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- Lutte ouvrière n°2323
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Dans les entreprises
Montebourg demande aux salariés de Renault des « efforts modérés »
Pour Montebourg, l'heure n'est plus à fustiger, même hypocritement, les « mensonges », le « chantage » et les « menaces patronales » comme il le fit un temps à l'encontre de Mittal. Il soutient maintenant les patrons comme celui de Renault. L'heure serait donc à l'accord dit de compétitivité que le groupe Renault compte imposer à des dizaines de milliers de salariés. L'heure serait aux 11 000 suppressions d'emplois planifiées par le groupe PSA, à commencer par la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois.
Montebourg juge à présent que l'accord concocté par Renault est « un bon accord » car il ne demande aux salariés que des « efforts modérés, mais des efforts certes ». Modérée, la suppression prévue de 8 260 emplois, modérées, les conditions de travail incluant la mobilité obligatoire et non rémunérée à 150 kilomètres de chez soi ? Il faut être ministre pour considérer que le blocage des salaires tandis que les prix grimpent, la suppression de 17 ou 20 jours de congés dans l'année sont des reculs modérés ! Ce qui suscite l'ardeur de Montebourg à défendre l'accord-compétitivité de Renault, c'est selon lui l'absence de projet de fermeture d'usine. Mais supprimer 8 260 emplois, c'est l'équivalent de deux ou trois usines comme celles de Flins ou de Cléon.
Le 5 février sur RTL, Montebourg, interrogé sur la « légitimité » de la fermeture par la famille Peugeot de l'usine PSA d'Aulnay, admettait « ne pas savoir faire autrement ». De tels propos ressemblent à ceux qu'avait tenus Sarkozy, en avril 2008, quand il annonçait aux syndicats de Gandrange qu'il n'avait « pas réussi à faire changer d'avis M. Mittal... » qui allait fermer l'aciérie, ou encore aux propos de Jospin qui constatait, face à la fermeture de Renault Vilvoorde ou aux suppressions d'emplois massives chez Michelin, que « L'État ne peut pas tout ».
Ces gens-là, une fois en place, courbent l'échine devant les capitalistes, tout prêts qu'ils sont à faciliter leurs attaques contre les salariés, sous prétexte de protection des entreprises juste soucieuses de préserver leurs profits.