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Dans les entreprises
Fonction publique : La réalité de l'emploi
Le ministère du Budget a demandé le 29 janvier à tous les ministères de présenter des propositions sur les économies budgétaires à réaliser pour les deux prochaines années, qui se traduiront à n'en pas douter par une baisse supplémentaire du nombre de fonctionnaires.
Déjà une campagne, certes pas nouvelle, est menée pour faire croire que les fonctionnaires seraient trop nombreux et qu'ils ne devraient pas se plaindre, ayant pour eux la sécurité de l'emploi. Dans la réalité, la fonction publique a été mise à mal ces dernières années, entraînant bien des désagréments pour les usagers des services publics.
La population a augmenté de 8 % depuis dix ans. En bonne logique, il aurait fallu embaucher un pourcentage équivalent de travailleurs affectés aux services publics ; or c'est l'inverse qui se produit.
Sur les trois fonctions publiques, c'est celle d'État, employant 2,3 millions d'agents, qui a le plus perdu. Elle a connu une baisse qui s'est accélérée depuis 2009, avec la suppression chaque année de plus de 30 000 postes. Cela signifie en clair moins d'enseignants, moins de personnel dans la justice avec la fermeture de tribunaux de proximité. Moins de monde aussi pour répondre aux démarches des contribuables par le regroupement des centres des impôts avec ceux du Trésor public...
L'emploi dans la fonction publique hospitalière stagne, avec seulement une hausse des effectifs de 0,4 % en 2011, alors que les besoins se sont accrus, ne serait-ce que du fait de l'augmentation de la population. Alors que le personnel des hôpitaux croule sous la charge de travail, l'accès à des soins de qualité est rendu plus difficile pour la population, à commencer par les plus pauvres, qui ne peuvent se payer le luxe des cliniques privées.
La fonction publique territoriale, elle, a vu pendant un temps croître ses effectifs, mais ce fut essentiellement dû au transfert des compétences de l'État aux collectivités territoriales. En 2011, l'emploi dans les communes a baissé de 0,4 %, à cause du gel des dotations de l'État. Cela se traduit par moins d'agents en service dans les écoles et dans l'entretien des voies de circulation et des bâtiments dépendant des communes.
Quant à la stabilité de l'emploi, elle n'a pas cours pour les quelque 70 000 précaires, soit environ 15 % des effectifs, dont le nombre est en constante augmentation.