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- Lutte ouvrière n°2320
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Leur société
Nos lecteurs écrivent : Parisot l'a rêvé... ils le font
J'ai réussi à avoir une mission d'intérim à l'occasion des fêtes de fin d'année. À l'heure où les patrons se plaignent des « contraintes » qu'ils subissent, j'ai pu constater qu'ils ne respectaient pas grand-chose. On m'a fait plusieurs contrats d'affilée sur le même poste et, alors que les contrats étaient de 35 heures, j'ai souvent travaillé moins. Il est arrivé, alors que nous, les intérimaires, étions arrivés à 7 h, que dès 10 h le chef nous dise de partir, parce que selon lui il n'y avait plus de boulot, après nous avoir gueulé dessus pour qu'on travaille plus vite.
Visiblement, ce chef avait été sélectionné pour son incapacité à parler sans crier. Il avait souvent les mots « fin de mission » à la bouche, pour un retard de cinq minutes ou pour avoir osé lui répondre...
Par contre, d'autres fois, nous avons travaillé dix heures d'affilée, avec en tout et pour tout vingt minutes de pause (le minimum légal). Avec cinq minutes d'aller puis de retour et l'arrêt aux toilettes, le seul de la journée, il ne nous restait qu'un peu plus de dix minutes pour manger, sans avoir le temps de discuter entre nous.
Tout cela pour le smic (9,40 euros de l'heure) et un panier de 3,50 euros par jour. Pour l'instant, je n'ai touché que des avances, et je n'ai pas reçu de fiche de paie.
Ce que Parisot veut légaliser, ils le font déjà !
P.F., intérimaire dans les Bouches-du-Rhône