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Leur société
Bosch -- Vénissieux (Rhône) : Les concessions ne garantissent rien
Les médias ont reparlé récemment de l'usine Bosch de Vénissieux, la citant en exemple, la présentant comme le « bon élève » : grâce au « dialogue social » et à des reculs acceptés par les salariés, l'usine et les emplois auraient été sauvés. Mais la réalité est bien différente.
C'est en 2004 que la direction, pour confier à l'usine une nouvelle production de pompes à injection diesel, avait menacé de supprimer 300 emplois si les travailleurs n'acceptaient pas, entre autres reculs, de passer aux 36 heures payées 35. La CFDT et la CGC, majoritaires, avaient signé. Quelques salariés seulement étaient partis.
Les effectifs, d'environ 800 embauchés, se sont maintenus jusqu'en 2008. Mais en 2009, avec la crise, il y a eu 70 jours de chômage, et en octobre il n'y avait plus que 650 salariés. En mars 2010, il y a eu un plan de « sauvetage » de l'emploi pour 153 postes. L'usine était menacée de fermeture, Bosch ne voulant plus produire ses pompes à Vénissieux.
Finalement, en 2011, la direction a décidé de reconvertir le site en une usine de montage de panneaux solaires. Les deux chaînes de montage ont démarré successivement début 2012. Actuellement, 200 personnes travaillent sur ces chaînes, et 150 sont toujours à la production de pompes à injection. Quelques dizaines ont été mutées à l'usine Bosch Rexroth mitoyenne. Depuis les fameux accords de 2004, au moins 300 emplois ont disparu.
L'usine devait être la première productrice de panneaux solaires du pays ; elle en a la capacité. Mais dès octobre 2012 le chômage partiel a commencé : il y aurait une surproduction de panneaux, une baisse des achats, la concurrence de la Chine qui ferait chuter les prix, etc. Au dernier trimestre 2012, 150 des 200 travailleurs affectés à cette production ont chômé 29 jours, et en janvier 2013 il était prévu de ne travailler que deux semaines sur quatre. La direction de Bosch n'annonce pas ses intentions mais, d'après des informations qui ont filtré, elle envisagerait de céder tout ou partie de sa filière solaire.
Pour les travailleurs, malgré les concessions et les reconversions acceptées, c'est donc de nouveau l'incertitude et l'inquiétude.