À partir du 1er février, le taux de rémunération du livret A sera abaissé de 2,25 % à 1,75 %, a annoncé le ministre de l'Économie Pierre Moscovici. Et il paraît que les petits épargnants devraient en plus lui dire merci, car ce taux n'aurait dû être que de 1,5 %, selon le mode de calcul basé sur l'inflation officielle. Grand seigneur, Moscovici a donc décidé de « rajouter un coup de pouce de 0,25 % », étant donné que « les Français avaient quand même un souci par rapport à leur pouvoir d'achat » !

Avec un taux de rémunération de 1,75 %, on nous dit aussi que les épargnants y gagneraient puisque, officiellement, la hausse des prix à la consommation n'a été que de 1,2 % en 2012. Mais où ces savants économistes vont-ils chercher ce chiffre ? Même si ce ne sont pas eux qui font leurs courses en produits alimentaires ou ménagers, il doit bien leur arriver d'avoir des factures à payer, ne serait-ce que celles du gaz et de l'électricité ! Pour toutes les dépenses du quotidien, qui absorbent la presque-totalité du budget des classes populaires, l'inflation a été bien supérieure.

Et ce sont les mêmes, travailleurs, chômeurs, retraités, qui, lorsqu'ils arrivent à mettre un peu d'argent de côté, ne s'amusent pas à le jouer en Bourse pour augmenter leur cagnotte, mais le placent sur un livret A en prévision de jours difficiles. Sur 60 millions de livrets A, la moitié sont crédités de moins de 150 euros. La baisse du taux d'intérêt va par conséquent léser tous ces petits épargnants, qui voient fondre leurs économies parce que l'argent qu'ils ont placé se dévalorise.