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- Lutte ouvrière n°2319
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Leur société
Secrets d'État : Proglio, le patron d'EDF, sur un siège éjectable ?
Des rumeurs courent sur la possible mise sur la touche du PDG d'EDF, Henri Proglio. Ce dernier avait en son temps défrayé la chronique parce qu'il émargeait doublement, à Veolia, dont il était l'ancien patron, et à EDF, entreprise d'État. Ses émoluments faisaient mauvais genre en période de crise. Mais cet ancien chiraquien avait été sauvé par son ami Sarkozy et avait conservé sa place à la tête d'EDF.
Ce qui lui est reproché par le nouveau gouvernement est bien plus grave, si on prend pour critère de gravité les critères en cours : ce n'est ni plus ni moins que d'avoir vendu à la Chine des compétences industrielles dans la filière nucléaire, c'est-à-dire des secrets industriels. En vendant des centrales, il aurait transféré une partie de l'expérience d'exploitant d'EDF. Une enquête a été diligentée par l'Inspection générale des finances pour savoir si Proglio n'a pas outrepassé ses pouvoirs en matière de protection de la confidentialité.
Tout ceci frise le ridicule tant il est vrai que les industriels n'obtiennent des contrats et des marchés que dans la mesure où ils vendent des produits de leurs techniques. Et qui pourrait croire que les TGV et autres produits utilisant des technologies de pointe ne sont pas étudiés à la loupe par ceux qui les achètent ?
Les reproches faits à Proglio semblent donc choisis pour la circonstance. Il est sûr en revanche que, à l'instar des présidents précédents, Hollande préfère avoir à la tête des grandes entreprises nationalisées des hommes de son bord. Et Henri Proglio, en critiquant pendant la campagne électorale le programme nucléaire du PS, avait glissé au nouveau président quelques peaux de bananes dont il se souvient.
Pas de quoi évidemment plaindre Proglio : il sera certainement remercié avec une retraite aussi élevée que non méritée !