Petites communes : L'étranglement continue09/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2319.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Petites communes : L'étranglement continue

Pour rénover un bâtiment public, aménager un carrefour, sécuriser les rives d'un cours d'eau passant au milieu du village, détruire un bâtiment abandonné, dangereux et sans propriétaire connu, actualiser le cadastre de la commune, il ne suffit pas d'un peu de bonne volonté et de quelques ouvriers municipaux. Il faut aussi les conseils et l'approbation d'un architecte et d'un ingénieur, ne serait-ce que pour être certain de respecter les normes de sécurité en vigueur dans les lieux publics. Il faut aussi souvent ceux d'un juriste du droit du sol. Cela devient même indispensable dès qu'il s'agit d'acheter ou de vendre des parcelles de terrain. Bref, il faut des professionnels compétents que les petites municipalités ne peuvent pas salarier pour elles seules.

Cette aide technique et juridique leur était jusqu'à présent fournie par l'État, gracieusement ou à des tarifs abordables. Mais la politique de réduction des dépenses publiques appliquée par Sarkozy-Fillon a conduit à des centaines de suppressions d'emplois dans les services concernés. Hollande ayant pris la suite, c'est maintenant Cécile Duflot, ministre de l'Égalite des Territoires et du Logement, qui applique la politique de réduction d'effectifs prévue par son prédécesseur. La coupe est tellement sévère qu'elle revient quasiment à priver d'assistance technique en matière d'urbanisme les communes de moins de dix mille habitants.

Duflot, comme tout le gouvernement, assume sans frémir. Lorsque des représentants des petites communes se sont adressés à la ministre, elle leur a fait répondre que la solution résidait dans le regroupement de communes. Elle omettait naturellement de préciser que, regroupement ou pas, l'État ne verserait à terme plus un centime pour ce service. Quant aux représentants des salariés, l'administration leur a répondu... qu'une discussion allait s'ouvrir pour étudier le reclassement des agents concernés.

L'économie réalisée ainsi par l'État, même si elle augmente considérablement les difficultés des petites communes et bouleverse la vie de centaines de salariés, ne représente pourtant qu'une goutte d'eau dans le budget public. Et combien d'autres économies de ce type sont en chantier et avec quelles conséquences ? Tout cela pour compenser les vingt milliards de crédits d'impôts que le gouvernement vient d'offrir au patronat.

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