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Hollande en Algérie : Une visite intéressée
« Pendant cent trente-deux ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste, brutal. Rien ne peut justifier les agressions commises contre la population algérienne, la négation de son identité et de son aspiration à vivre libre. Je reconnais ici les souffrances que le système colonial a infligées au peuple algérien. »
François Hollande s'est adressé ainsi aux parlementaires algériens lors de son voyage à Alger, le 20 décembre dernier, cinquante ans après la fin de la guerre d'Algérie.
Cette reconnaissance est bien la moindre des choses. Hollande pouvait difficilement dire moins que ce que Chirac avait exprimé lors d'un précédent voyage officiel. D'ailleurs, les déclarations de Hollande ont été saluées aussi bien par l'UMP Juppé que par Mourad Meldeci, le ministre des Affaires étrangères algérien.
Mais la visite de Hollande avait surtout pour objet l'avenir des relations commerciales entre la France et l'Algérie. Ce n'est pas pour rien qu'il était accompagné d'une brochette de patrons, venus là pour prendre contact avec des partenaires économiques.
Après avoir salué un pays « dont les ressources sont considérables » (traduisez : pétrole et gaz), Hollande a tenté de ressusciter l'Union méditerranéenne, en sourdine depuis la chute de deux de ses partenaires, Ben Ali et Moubarak. Il a plaidé : « La mer Méditerranée ne nous sépare pas. Elle nous unit. (...) La France et l'Algérie doivent franchir une nouvelle étape pour multiplier les échanges, les investissements et les réalisations communes. Nous avons à partager nos technologies, nos savoir-faire, nos expériences. Nous avons à inventer de nouveaux modes de développement. »
Avant même que la visite ne commence, on savait déjà que Renault allait construire une usine à Oran. Pour le reste, on verra si les bons offices de Hollande permettront aux entreprises françaises de s'imposer en Algérie, un marché où la concurrence des entreprises européennes et de la Chine est forte.
Que Hollande agisse, tout comme Chirac et Sarkozy avant lui, pour aider les patrons français, il est dans son rôle : celui d'un président qui défend les intérêts des possédants.