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Leur société
Bernard Tapie : Un parcours arrosé
Bernard Tapie est un affairiste millionnaire.
Dans les années quatre-vingt, il s'était spécialisé dans le rachat au moindre coût d'entreprises en difficulté : Manufrance, Terraillon, La Vie Claire, Wonder, Adidas, etc. Il les revendait ensuite, après les avoir « restructurées », c'est-à-dire après s'être débarrassé d'une partie de leurs salariés. C'est comme cela qu'en quelques années il était devenu l'une des vingt premières fortunes de France.
Sous la présidence de Mitterrand, il a été complaisamment présenté comme un homme de gauche par le Parti socialiste et nommé en 1992 ministre de la Ville dans le gouvernement Bérégovoy. C'est alors que le Crédit Lyonnais, à qui il avait confié la vente du groupe Adidas, l'arnaqua de plusieurs dizaines de millions d'euros, l'acculant à la faillite. Quelques années plus tard, il était condamné à un an de prison ferme et rendu inéligible, après avoir truqué un match de football entre l'équipe de Valenciennes et l'OM (Olympique de Marseille), dont il était président.
Après Mitterrand, Bernard Tapie s'est refait en trouvant un nouvel ami en la personne de Sarkozy. Il l'a soutenu lors des deux dernières élections présidentielles. Il en a été bien récompensé d'ailleurs, puisqu'en 2008 le gouvernement a accepté de lui accorder 403 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions pour « préjudice moral », dans l'affaire Adidas. Christine Lagarde, alors ministre de l'Économie, reste encore aujourd'hui sous le coup d'une enquête pour complicité de faux et détournement de biens publics...
Patron licencieur, aventurier des affaires, prêt à tout et à n'importe quoi pour peu que cela lui rapporte, Tapie est bien à l'image de nombreux patrons, la discrétion en moins.