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Leur société
Hébergement d'urgence : Une situation dramatique
À l'approche de l'hiver et du froid, la situation de l'hébergement d'urgence se révèle catastrophique, toutes les structures d'accueil, les centres d'hébergement et de réinsertion, le Samu social ou les associations étant saturées.
Ce ne sont pourtant pas les plans d'urgence qui manquent comme par exemple le plan Grand froid qui, du 1er novembre au 31 mars, permet la mise en place de structures supplémentaires dès que la température nocturne tombe en dessous de 0°C.
Au total, d'après un rapport parlementaire de 2012, on disposait en 2010 d'environ 83 000 places, dont 19 000 en centres d'hébergement et 15 000 à l'hôtel. Mais cela reste largement insuffisant. Sur Paris, le président du Samu social (le 115) expliquait que le 15 octobre 400 familles n'avaient pas pu avoir de places, sur un total de 1 200 appels, et avaient dû dormir dehors.
Cette situation n'est malheureusement pas nouvelle. La ministre du Logement, Cécile Duflot, s'est vue contrainte d'y aller de son annonce de plan. Début décembre, elle a dit vouloir trouver « d'autres places, notamment dans les bâtiments publics », et a même envisagé la possibilité de réquisitions. Elle a aussi évoqué le cas de l'Église, qui « possède des bâtiments quasi vides », déclenchant une polémique avec des représentants de celle-ci, qui lui ont demandé de balayer plutôt devant sa porte et de mettre des locaux administratifs à la disposition des sans-abri.
Pour le moment, Duflot s'est contentée d'annoncer qu'elle a dressé une liste des possibilités d'hébergement supplémentaires. Le préfet de région Daniel Cabepa dit avoir « identifié 60 immeubles abritant des logements vacants appartenant à des institutionnels, comme des banques, des assurances, ou des propriétaires fonciers ». Mais il ne les présentera à la ministre que le 31 décembre et annonce que, vu les « modalités juridiques » de la réquisition et les contentieux avec les propriétaires, il faudra encore de nombreuses semaines avant d'aboutir...
Il existe pourtant une ordonnance de 1945, réactualisée en 1998, qui autorise la réquisition des logements vides pour une durée d'un an au moins et de six ans au plus. L'État doit verser au propriétaire un loyer équivalent à celui d'un logement social. Outre les immeubles d'habitation, les locaux appartenant à des banques ou des assurances peuvent aussi être réquisitionnés, s'ils sont vacants depuis plus de dix-huit mois. D'après le DAL, en 2011 le nombre de ces logements vacants était de de 2,39 millions.
Les moyens existent donc de loger tous les sans-abri, mais les gouvernements et les ministres du Logement se suivent et finalement se ressemblent. Leurs discours sur l'urgence de la situation n'aboutissent justement qu'à ne prendre aucune mesure d'urgence.