Jeudi 29 novembre, à 6 heures du matin, 198 salariés sur les 200 que compte la clinique des Grands-Chênes de Bordeaux se sont mis en grève. En rachetant l'établissement en 2010, le groupe Korian a supprimé la prime d'intéressement, qui se montait entre 700 et 1200 euros par an. Il l'a remplacée par une prime dite d'assiduité et de rentabilité d'une valeur équivalente, mais que l'on perd si l'on a une heure d'absence non justifiée dans l'année ou si on est malade douze jours dans l'année.

C'est contre ces dispositions que les techniciens, agents d'entretien, mais aussi les médecins, les soignants, les cadres, se sont dressés.

Korian possède 243 établissements en France, Italie et Allemagne. Il annonce un chiffre d'affaires en hausse de 13 % et un bénéfice en hausse de 15 %. Sa méthode pour étendre ses acquisitions consiste à tailler dans les avantages des salariés pour faire grossir ses bénéfices.

Les grévistes ont bloqué les entrées de la clinique, afin d'empêcher l'entrée des salariés réquisitionnés par Korian pour les remplacer. La direction a d'abord reçu une délégation de grévistes en exigeant que la grève s'arrête, mais cela n'a fait qu'augmenter la colère de ceux-ci, qui étaient prêts à tenir plusieurs jours. Et finalement, en fin d'après-midi, la direction a dû reculer face à la grève.

Les salariés n'ont pas obtenu le treizième mois qu'ils voulaient, mais une participation salariale revalorisée, d'un montant équivalant à environ un treizième mois. En outre, ils ont une prime de 100 euros pour décembre ainsi qu'une augmentation de 0,5 % de leur salaire à partir de mai 2013. Ils ont obtenu aussi que le jour de grève soit payé.

C'est donc sur un succès qu'ils ont voté la fin de la grève.