Contre les suppressions de postes à l'AFPA05/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2314.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Contre les suppressions de postes à l'AFPA

Le 22 novembre a eu lieu à Paris une manifestation nationale des salariés de l'AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle) pour dénoncer le recul des conditions de travail, les suppressions des postes et les réorganisations de services qui se poursuivent depuis plusieurs années.

L'AFPA offre des formations professionnelles à des dizaines de milliers de salariés en reconversion et de chômeurs, mais elle est de plus en plus soumise à la concurrence d'organismes privés. La direction actuelle ne cesse de supprimer des postes. À l'échelle nationale, 11 000 salariés travaillaient pour l'AFPA en 2009 ; ils ne sont plus que 8 400.

Dans le Nord -- Pas-de-Calais, par exemple, ils ne sont plus que 700 contre 900 encore il y a dix ans, avec des départs en retraite non remplacés. Les conséquences directes sont la suppression de formations entières, susceptibles d'être reprises par des organismes privés. À Dunkerque, l'AFPA ne fait plus la formation de « techniciens de maintenance industrielle », ni celle de « secrétaire assistante » et la formation aux « installations thermiques et sanitaires » n'est plus accessible aux chômeurs. Les bâtiments appartiennent toujours à l'État mais celui-ci ne donne pas les moyens pour entretenir et rénover les locaux qui se détériorent. Ainsi à Maubeuge, une cantine et un bâtiment d'hébergement des stagiaires ont dû fermer. C'est encore un service public qui est dégradé, au moment même où la crise et le chômage nécessiteraient d'autant plus de formations.

Les budgets sont de plus en plus menacés, surtout depuis que le gouvernement Fillon les a fait dépendre des crédits régionaux plutôt que de l'État. Actuellement, les salariés ne savent pas encore comment l'association sera financée en 2013. Le gouvernement actuel fait peser le doute, dans les négociations avec les syndicats, sur l'existence de l'AFPA en 2013. La direction fait même courir le bruit que les salaires ne seraient pas garantis au-delà du 31 décembre. L'État voudrait réduire le déficit du budget de l'AFPA à zéro en 2015 et même le rendre excédentaire en 2017, et la solution qu'il envisage est de diminuer les dépenses, c'est-à-dire supprimer des salaires.

La délégation qui a été reçue le 22 novembre à Matignon n'a eu droit qu'à de belles phrases creuses sur la volonté du gouvernement à « ne pas vouloir laisser tomber l'AFPA », mais aucun engagement concret n'a été formulé. Les seules perspectives concrètes, en cas de sauvetage de l'association, ont été annoncées par le nouveau président de l'AFPA, Yves Barou : réduction des emplois et réduction des coûts.

Mais pour les travailleurs de l'AFPA, la réussite de la journée du 22 novembre a été un vrai bol d'air frais. On a pu constater que, malgré tous les coups subis, les salariés de l'AFPA, avec le soutien de nombreux stagiaires, ne comptaient pas se laisser faire sans réagir et voulaient que l'AFPA survive et ne pas se retrouver demain à la rue.

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