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- Lutte ouvrière n°2313
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Leur société
28e campagne des Restos du coeur : La pauvreté augmente
Le 26 novembre, les Restos du coeur ont rouvert leurs portes, pour leur vingt-huitième campagne hivernale. De plus en plus nombreux sont ceux qui, une ou plusieurs fois par semaine, n'ont d'autre choix, pour se nourrir et nourrir leurs enfants, que de se rendre auprès d'une association telle que le Secours populaire, le Secours catholique, la Croix-Rouge, la Banque alimentaire ou les Restos du coeur.
Ces derniers ont servi l'hiver dernier 115 millions de repas à 870 000 personnes : l'année de leur première campagne, l'hiver 1985-1986, ils avaient servi 8,5 millions de repas, treize fois moins. Le Secours populaire dit avoir, de son côté, contribué à nourrir 1,5 million de personnes en 2011. En novembre le chômage et le nombre croissant de pauvres ont déjà gonflé de 5 à 7 % les listes d'inscription pour bénéficier des repas des Restos.
L'aide en question est vitale pour des familles de plus en plus nombreuses, constatent les responsables de l'association. Ils signalent qu'ils y rencontrent de plus en plus de jeunes sans emploi, d'étudiants sans bourse, de femmes élevant seules leurs enfants, de retraités à la pension insuffisante. À Montreuil en région parisienne par exemple, un centre des Restos destiné aux retraités vient d'ouvrir ; selon son responsable, deux mille des 18 000 retraités que compte la commune vivraient sous le seuil de pauvreté.
Voilà la situation d'une partie de plus en plus grande de la population laborieuse dans le cinquième pays le plus riche du monde ! Devoir choisir entre payer son loyer et ses factures de gaz et d'électricité, ou bien obtenir pour les enfants et soi-même un repas chaud, est le lot de centaines de milliers de personnes. « C'est très humiliant de justifier que vous êtes pauvre et ça me révolte quand j'entends dire que les gens sont contents d'être assistés », s'indigne une bénévole des Restos du coeur.
De son côté, le Premier ministre, venu saluer « ce grand mouvement de solidarité » lors de l'ouverture de cette nouvelle campagne des Restos, a constaté que « la pauvreté augmente en Europe et aussi en France et [qu']il faut nous donner les moyens pour la faire reculer ».
Faisait-il allusion à la discussion en cours sur le renouvellement du budget européen consacré à l'aide aux 18 millions d'Européens démunis, qui devrait être amputé d'un milliard d'euros pour les sept prochaines années ?
Envisagerait-il de proposer une ponction sur les 74 milliards de profits annoncés pour l'exercice 2011 par les capitalistes du CAC 40 ? Ou plus simplement de réduire les 20 milliards de crédits d'impôt promis au patronat pour les trois prochaines années ?