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Poste Centrale de Nantes-Courrier : Pas de place pour les handicapés
Samedi 10 novembre au matin c'était l'émotion chez les facteurs qui lisaient un article de Ouest-France, sur la souffrance au travail à La Poste. « Ah, ça y est, ils ont fait un article. Il est bien cet article. Ils vont être obligés de reculer », pensaient certains. « Ils n'aiment pas ça, qu'on révèle ce qui se passe », était l'avis de tous.
Une conférence de presse s'était tenue la veille à la Maison des Syndicats, où les postiers étaient venus en nombre soutenir deux collègues en butte à la direction. Malgré l'état physique difficile du dos de l'une et des jambes de l'autre, elles n'ont toujours pas obtenu l'oreille de la direction de La Poste pour essayer un autre métier. Pour l'une comme pour l'autre, les propositions ont été rejetées par écrit ou par oral.
À qui veut-on faire croire qu'une entreprise de 250 000 personnes n'a pas de postes à proposer à ceux qui ne peuvent plus assurer la distribution ? De plus, d'année en année, de nouvelles tournées sont supprimées, ce qui ajoute de la charge sur les épaules de ceux qui restent, et n'arrange rien aux problèmes de santé. La Poste se vante d'offrir des débouchés aux handicapés, mais pas à ceux qu'elle fabrique.
La journaliste n'a pu que constater le hiatus entre les déclarations officielles du PDG de La Poste, sur la possibilité pour ceux qui se retrouvent handicapés de pouvoir poursuivre un cursus honorable, et le cas de deux travailleuses, qui malheureusement ne sont pas les seules.
Le fait est que, localement, la direction du courrier ne veut pas paraître un tant soit peu favorable aux salariés. Elle sous-évalue régulièrement la charge de travail, qui atteint souvent les 110 ou 130 %, pour ne pas avoir l'air de réclamer du personnel à ses supérieurs -- mauvais point pour un déroulement de carrière.
De restructurations en restructurations, la charge de travail est devenue trop importante, supérieure même en poids et en distance parcourue à ce que La Poste elle-même a défini dans sa brochure de 2005. On peut rentrer à La Poste à 19 ans et se retrouver à 25 ans avec un mal au dos affirmé.
Les postiers étaient venus nombreux accueillir la représentante de la presse locale. Mais, au-delà du cas des deux collègues, c'est de l'intérêt de tous qu'il s'agit.