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- Lutte ouvrière n°2310
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Petroplus -- Petit-Couronne (Seine-Maritime) : Face au danger de fermeture, les travailleurs toujours mobilisés
Autour de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, mise en liquidation judiciaire le 16 octobre, la mobilisation ne cesse pas. Les 470 salariés du site, de même que les habitants de Petit et Grand-Couronne, les commerçants, les mairies, tous attendaient la décision du tribunal de commerce. Celui-ci l'a finalement reportée au 13 novembre, avant de statuer sur le délai qui sera fixé aux éventuels repreneurs.
La reprise de l'activité par l'un ou l'autre parmi la demi-douzaine de repreneurs potentiels ne semblait pas pouvoir être décidée : certains dossiers n'ont pas même encore été clairement déposés et seules des « marques d'intérêt » ont été signalées par plusieurs d'entre eux.
Le ministre Montebourg y a d'ailleurs ajouté la sienne en faisant état, le 5 novembre sur RTL, d'une lettre qu'il aurait reçue du Libyan Investment Authority, fonds d'investissement libyen créé sous Kadhafi en 2006. Selon lui, le LIA serait également candidat à la reprise de Petroplus. Il s'agirait même d'une piste sérieuse, selon le ministre pour qui « la France n'est pas étrangère à la libération de la Libye ». Qui parierait pour autant que ce soit un argument convaincant pour les investisseurs de ce fameux fonds ?
Les autres dossiers de reprise sont présentés par un groupe pétrolier de Hong-Kong, AGP, et par le Dubaïen NetOil, qui s'est trouvé des associés : le groupe coréen Hyundai pour la modernisation des installations et la major BP pour l'approvisionnement en brut. Seraient aussi sur les rangs, depuis peu, outre le correspondant de Montebourg, un quatuor de « professionnels suisses » et un autre « professionnel » du pétrole, texan celui-là.
Plus qu'à des sauveteurs, ceux qui tournent au-dessus des salariés de Petroplus ressemblent à des rapaces dont l'intérêt ne porte pas sur les hommes mais sur les profits espérés, quoi qu'il en coûte à tous ceux qui vivent là.
Les salariés et leur entourage ont organisé le 5 novembre, veille de la décision attendue du tribunal, diverses actions dont un barbecue qui a réuni plus de mille participants. Ils sont mobilisés et n'entendent visiblement pas subir les conséquences des choix, ni des nouveaux ni des anciens prédateurs qui, des années durant, ont accumulé des profits sur leur travail, comme Shell et depuis 2008 le groupe Carlyle, qui portent la responsabilité de la situation actuelle de Petroplus.