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L'ouragan Sandy à Haïti : Une catastrophe naturelle et sociale
Les médias ont consacré beaucoup de temps aux conséquences de l'ouragan Sandy aux États-Unis, en particulier à New York. En revanche Haïti, sur laquelle l'ouragan s'est abattu dans la nuit du 24 octobre, a nettement moins retenu leur attention. Pourtant les dégâts matériels et humains à long terme sont autrement plus catastrophiques dans ce pays qui peine déjà à se remettre du tremblement de terre de 2010 et de la tempête Isaac qui l'a frappé en août dernier. Au moins 54 personnes ont perdu la vie suite au passage de l'ouragan, une vingtaine sont portées disparues. Deux cent mille personnes sont aujourd'hui sinistrées et cela s'additionne aux quatre cent mille personnes, qui vivent dans des abris de fortune depuis 2010.
La situation alimentaire du pays est particulièrement alarmante. En effet l'ouragan a détruit 70 % des récoltes dans le sud d'Haïti, le grenier à blé du pays, et causé de lourdes pertes de bétail. Les prix des denrées de première nécessité vont flamber et la famine menace.
À cela s'ajoute le risque d'une nouvelle épidémie de choléra car l'ouragan a détruit les aqueducs en de nombreux endroits, et les habitants sont obligés de puiser l'eau dans les rivières souillées, principaux vecteurs de contagion du choléra.
Le gouvernement haïtien a fait appel à l'aide internationale, mais seul pour l'instant le Venezuela a affrété un bateau. Lors du séisme de 2010, l'ONU avait surtout renforcé la Minustha (mission des Nations unies pour la stabilisation d'Haïti), un contingent d'où était partie d'ailleurs l'épidémie de choléra, maladie inconnue à Haïti. Il est à craindre que le scénario ne change pas.