L'opération Gallois : De la « com » cousue de fil blanc07/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2310.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'opération Gallois : De la « com » cousue de fil blanc

Dès juin dernier, peu de temps après la formation de son gouvernement, Jean-Marc Ayrault avait commandé à Louis Gallois un rapport sur la compétitivité des entreprises françaises.

L'homme choisi était présenté comme compétent et connaisseur, prétendument indépendant, car toujours bien placé sous les gouvernements de droite comme de gauche : sous Mitterrand, il a été directeur de cabinet de Chevènement, alors ministre de la Recherche et de l'Industrie, mais ensuite également adoubé par Chirac, puis confirmé par Sarkozy comme président d'EADS. Ce « grand serviteur de l'État », comme les journalistes aiment bien appeler les dirigeants d'entreprises publiques, possède un pedigree qui lui a valu d'être proclamé « expert »... en intérêts patronaux sans doute.

En fait, avant la publication du rapport et même avant son écriture, ses conclusions étaient connues : pour Louis Gallois, comme pour ses commanditaires, comme pour ses amis dirigeants et détenteurs d'entreprises, le mal est le « coût du travail », trop élevé à leurs yeux, et la solution est l'instauration d'un « choc de compétitivité ».

Toute la campagne pas très subtile du gouvernement, depuis le début, a visé à faire accepter à l'opinion, comme une évidence, les futurs nouveaux cadeaux au patronat et le racket auprès des classes populaires.

À qui le gouvernement veut-il faire croire que les décisions qu'il prend aujourd'hui avaient besoin de lui être « conseillées » par un expert ? Il ne lui aurait donc fallu que quelques heures pour éplucher les 74 pages du rapport, étudier soigneusement les 22 propositions et leurs conséquences, les chiffrer, prendre tous les « arbitrages » possibles ?

L'opération « Plan Gallois » n'était évidemment là que pour donner à ces mesures l'apparence de nécessités dictées par le diagnostic impartial d'un homme « qui s'y connaît en économie ». Encore une façon de prendre les travailleurs, et le public de gauche en général, pour des imbéciles.

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