Avant l'examen du projet de loi sur le mariage homosexuel, le 7 novembre, la droite et l'extrême droite, appuyées par toute la cohorte des religieux des diverses chapelles, ont multiplié les déclarations aussi outrancières que ridicules.

Pour tous ces bons apôtres, la société reposerait sur la cellule sacrée constituée d'un père, d'une mère et de leur progéniture. Non seulement ils ne vivent pas dans le monde réel, mais ils parlent d'un monde qui n'a jamais existé que dans leurs préjugés. Les formes de famille sont aussi nombreuses que les sociétés et, s'il faut bien, jusqu'à ce jour, un homme et une femme pour fabriquer un être humain, la façon de l'élever, de l'aimer et d'en faire un adulte responsable est éminemment variable.

Le mariage est avant tout un contrat civil, portant sur des questions de propriété, de responsabilité et d'héritage. Les couples homosexuels doivent avoir le droit d'en passer par là s'ils le souhaitent, et de s'en passer s'ils le peuvent.

Quant à l'éducation et au bonheur des enfants, c'est, et cela a toujours été, l'affaire de la société tout entière bien plus que de leurs seuls parents. Ce qui est dangereux pour les enfants n'est pas qu'un certain nombre d'entre eux soient élevés par des couples homosexuels, c'est de laisser perdurer ce monde d'injustice, de misère et d'obscurantisme, cher aux politiciens réactionnaires et béni par toutes les Églises.