Seud C -- Auzon (Haute-Loire) : Des petits patrons pas transparents25/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2308.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Seud C -- Auzon (Haute-Loire) : Des petits patrons pas transparents

Fin août, au retour des congés, les quatorze travailleurs de la Seud C, qui fabrique des vérins et des petits moteurs, ont découvert que l'entreprise avait été vendue pendant l'été !

Mais, en rassemblant les bribes d'informations que les uns et les autres obtenaient, ils se sont aperçus que le repreneur contestait le prix de vente de l'entreprise. Une enquête est d'ailleurs en cours. Bien sûr, ni l'ancien patron ni le nouveau ne se sont donné la peine de les informer de la situation.

Pendant un temps, l'ancien patron continuait à jouer son rôle de gérant. Mais, fin septembre, il a refusé de payer les salaires. L'argent était pourtant disponible sur les comptes de l'entreprise, mais il prétendait qu'il n'y avait plus de patron pour signer les chèques !

Quelles que soient les magouilles entre les patrons, ce n'est pas aux travailleurs d'en payer les conséquences. Ceux de la Seud C ne se sont pas démontés. Depuis fin septembre, tous se retrouvent le matin pour échanger les nouvelles et décider de ce qu'il y a à faire. Le 8 octobre, ils ont saisi les Prud'hommes du Puy-en-Velay pour exiger leur dû. Puis, le 12 octobre, c'est toujours sous leur pression, alors que tous étaient dans la salle sauf les patrons, que le tribunal de commerce a nommé un administrateur judiciaire, qui a pu signer les chèques.

Dans la presse locale, les propos de l'ancien patron ont choqué les salariés de l'entreprise : « Ça fait mal au coeur, c'est sûr. C'est un drame de voir qu'il n'y a plus personne pour piloter l'entreprise. J'espère que ça ne va pas durer trop longtemps », ont-ils pu lire. Pour pleurer sur l'avenir de l'entreprise qu'il a fondée, le patron est encore présent, mais quand il s'agit de payer les salaires des salariés et donc le gagne-pain de quatorze familles, il n'y a plus personne. Or il est bien responsable du non-paiement des salaires, car il avait les moyens de trouver des solutions.

Grâce à leur mobilisation, les travailleurs ont obtenu que les salaires du mois de septembre soient versés rapidement, et avec cent euros en plus par jour de retard depuis que l'entreprise a été informée de la décision des Prud'hommes. Mais, pour les mois suivants, rien n'est réglé et les travailleurs comptent rester mobilisés.

Partager