Au centre de Paris 11, lorsque les travailleurs ont été transférés dans les locaux de Paris 20, le 17 septembre, la direction s'était engagée, main sur le coeur, à ne supprimer aucun emploi... Or, depuis le transfert, elle a tenté de se débarrasser de trois d'entre eux, qui assuraient le ménage dans les anciens locaux.

Au prétexte qu'ils sont employés d'une entreprise de sous-traitance, La Poste prétendait que l'avenir des travailleurs du ménage n'est pas de son ressort. Mais c'est bien elle le donneur d'ordres, elle qui met en concurrence les différentes entreprises, quitte à ce que les sous-traitants fassent travailler leurs employés dans les pires conditions et pour des salaires dérisoires.

Dans les différents bureaux de poste parisiens, la gestion des immeubles et des sociétés de nettoyage est une véritable usine à gaz : confiée à plusieurs entreprises privées, dont Nexity (grand nom de l'immobilier) ou encore Exprimm (filiale de Bouygues) elle permet à toutes ces sociétés de se sucrer au passage, dans l'opacité la plus totale.

Aux yeux de tous, il était clair qu'il ne fallait pas laisser la direction mettre ces trois camarades dehors sans réagir. La solidarité s'est donc organisée autour d'eux. Ils se sont présentés tous les jours dans les nouveaux locaux et y ont été accueillis chaleureusement par les postiers. Des assemblées générales se sont tenues pour exiger qu'ils restent dans les nouveaux locaux et les travailleurs du ménage du site de Paris 20 ont refusé de s'occuper de la nouvelle plate-forme accueillant les activités transférées de Paris 11.

Après plusieurs semaines pendant lesquelles chacun, de la société de sous-traitance Onet à La Poste et à ses différentes structures de gestion immobilière, s'est renvoyé la balle pour justifier le renvoi de ces travailleurs, des propositions ont finalement été faites à chacun d'eux. Face à ces arrangements entre patrons, la solidarité entre travailleurs, au-delà de leur statut ou du nom de leur employeur, a porté ses fruits.