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- Lutte ouvrière n°2306
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Dans les entreprises
PSA Aulnay-sous-Bois : Contre la fermeture les travailleurs manifestent, le gouvernement envoie sa police
Les travailleurs de l'usine PSA d'Aulnay continuent à se manifester. La direction continue à craindre, avant tout, l'organisation des ouvriers. Dès qu'un rassemblement, une assemblée générale ou une simple réunion a lieu, même sur des temps d'arrêt de travail, les chefs considèrent les ouvriers en grève et leur retirent du salaire.
Cela n'a pas empêché que le jeudi 4 octobre au matin des ouvriers, convaincus que des mutations vers Poissy avaient lieu en douce, ont débrayé et entraîné tout le montage dans la grève en quelques minutes. Après avoir tourné dans l'atelier, ils se sont réunis en assemblée générale puis sont sortis bloquer le rond-point face à l'usine.
Mais ce qui a le plus mobilisé est la préparation de la journée du 9 octobre. Des assemblées générales dans les deux équipes ont décidé d'aller au Salon de l'automobile et à la manifestation parisienne afin de se faire entendre à une échelle plus importante. Les travailleurs en assemblées générales ont décidé aussi de leur organisation et ont tranché sur l'attitude à avoir au Salon.
Montebourg rencontre les syndicats d'Aulnay
Samedi 6 octobre, le ministre Montebourg avait invité les représentants du syndicat SIA d'Aulnay à une rencontre au Salon de l'auto. Puis au dernier moment le vendredi en fin d'après-midi, il s'est décidé à inviter les autres syndicats. À cette réunion, le ministre-comédien a continué à clamer qu'il était du côté des travailleurs et même leur meilleur allié. Mais une fois l'écran de fumée des paroles dissipé, il ne reste rien de concret. À la demande de geler le plan de licenciements de PSA pour permettre justement aux travailleurs de négocier des garanties réelles pour leur avenir, Montebourg ne répond même pas. Comme si le gouvernement ne pouvait rien contre les patrons ! Il pourrait, au minimum, arrêter les millions de subventions qu'il leurs verse en permanence. Voilà un réel moyen de contrainte, mais dont il refuse de se servir.
Une fois encore, le gouvernement démontre qu'il ne veut pas s'opposer aux décisions des patrons.
Montebourg a promis la tenue d'une réunion tripartite... Mais Hollande avait promis la même chose pour courant octobre, avant que Varin ne rejette cette idée. En plus, la première tripartite prévue par Montebourg, devant concerner l'ensemble de PSA, n'est programmée que pour le 25 octobre, ce qui constitue encore un recul. Dans cette réunion, pour l'instant il n'est même pas prévu de discuter des revendications des travailleurs.
Enfin, il faudra encore attendre le 8 novembre pour qu'une réunion tripartite se tienne cette fois sur la question de l'usine d'Aulnay. Et à cette réunion, outre les syndicats, ne seront présents que le préfet - et non le ministre - et un sous-fifre de la direction. Voilà encore une façon de dire aux travailleurs que la direction ne veut toujours rien négocier sérieusement.
Dans la rue le 9 octobre
Mardi 9 octobre au matin, ce sont plus de deux mille travailleurs de l'automobile qui se sont rassemblés devant les grilles du salon de l'auto. De PSA à Renault, en passant par Goodyear, Delphi et bien d'autres sous-traitants automobiles, mais aussi des ouvriers d'ArcelorMittal, de Sanofi, tous étaient venus contester les plans de licenciements qui pleuvent en ce moment sur le monde du travail.
Montebourg n'était pas là pour faire ses discours... mais son gouvernement avait envoyé ses gendarmes mobiles pour empêcher les travailleurs de manifester dans le Salon. Et les CRS n'ont pas hésité à utiliser des gaz lacrymogènes contre les ouvriers. Comme si c'étaient eux les délinquants et pas les patrons qui cassent tout et jettent à la rue des centaines de milliers de travailleurs !
Pour le coup, la leçon était claire. Le gouvernement montre dans quel camp il est ! Cela n'a pas empêché les travailleurs de rejoindre la manifestation CGT de l'après-midi. Un cortège de l'automobile s'est formé aux cris de « Renault, PSA, même combat », « Aujourd'hui dans la rue, demain dans les usines, interdisons les licenciements ».
Et en effet le seul moyen de faire plier les patrons, de répondre à leurs attaques, ce sera la mobilisation ouvrière, la plus massive et la plus large possible.