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Leur société
Patriotisme industriel : La chasse aux espions est ouverte
Le ministre de l'Économie et des Finances, Pierre Moscovici, a relancé un projet du précédent gouvernement sur ce qu'il nomme le « secret des affaires », afin de lutter contre l'espionnage industriel.
La gauche reprend ainsi à son compte une proposition de loi faite par un député de droite, Bernard Carayon, adoptée le 23 janvier 2012, proposition en fait restée bloquée au Sénat. Il s'agissait de créer un « secret-entreprise », en autorisant les entreprises à estampiller « confidentiel » certaines informations, notamment celles « dont la divulgation non autorisée serait de nature à compromettre gravement leurs intérêts ».
Des exemples sont cités à l'appui de cette démarche, comme celui de stagiaires chinois trop curieux qui, chez Valeo, auraient diffusé des informations confidentielles sur un blog, etc.
La proposition de loi du gouvernement socialiste prévoit que les personnes ayant divulgué des informations de ce type puissent être poursuivies et punies de 375 000 euros d'amende et d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans. Cela peut ouvrir la porte à des abus dans les entreprises, les laudateurs de ce texte semblant regretter qu'on ne puisse pas sanctionner pour vol un salarié qui transfère des fichiers sur une clé USB personnelle. Mais l'essentiel n'est pas là. Cette proposition, dont on a tout lieu de penser qu'elle est inutile et inopérante, a surtout pour objectif d'en rajouter sur la nécessité de se protéger à l'intérieur de « nos » frontières, ce qu'on désigne sous les termes de « patriotisme économique ». Le chauvinisme se niche décidément partout.