Face à la crise Imposer les mesures vitales pour les travailleurs10/10/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/10/une2306.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Face à la crise Imposer les mesures vitales pour les travailleurs

À mesure que s'aggrave la crise de l'économie capitaliste, s'intensifient les coups du patronat contre les travailleurs. On ne compte plus les projets de licenciements, conséquence ou pas des fermetures d'entreprises. Le pouvoir d'achat des travailleurs diminue car les salaires ne suivent pas les hausses de prix, sans même parler des prélèvements supplémentaires. La précarité tend à devenir la règle : trois quarts des nouveaux embauchés le sont en intérim ou en CDD.

Il ne faut pas s'en étonner. Le capitalisme des temps de crise, c'est la guerre de tous contre tous : des capitalistes entre eux, des grandes entreprises contre leurs sous-traitants ou leurs fournisseurs. Et c'est surtout la guerre de tout le patronat, du plus petit au plus grand, contre les salariés.

Avec un marché en berne, le patronat s'efforce de maintenir ses profits et les dividendes versés aux actionnaires en volant les travailleurs. Ne nous faisons pas d'illusions : cette guerre n'est pas finie, elle risque au contraire de s'aggraver !

Après environ cinq mois de pouvoir de Hollande, il est évident que les travailleurs ne peuvent compter sur aucune protection, ni même aucune solidarité de la part du gouvernement. Un Montebourg a beau s'agiter, multiplier les discours, il n'a pas annulé un seul plan de licenciements, d'ArcelorMittal à PSA en passant par Doux, Fralib et bien d'autres. En revanche, le gouvernement s'est aplati devant la fronde des patrons refusant que les bénéfices réalisés en vendant leur entreprise puissent être taxés au même taux que l'impôt sur le revenu des salariés.

Au nom de la nécessité de rembourser la dette que l'État a faite pour aider les banquiers et le grand patronat, le gouvernement vient d'annoncer un plan d'austérité au moins aussi sévère que ceux de Sarkozy. Et d'autres projets sont en cours qui se traduiront tous par une baisse du pouvoir d'achat des salariés, comme ce projet d'augmenter très fortement la CSG.

Il faut améliorer la compétitivité, affirment le grand patronat et le gouvernement. Mais la compétitivité, c'est la concurrence entre capitalistes avec la peau des travailleurs. Il est même des dirigeants syndicaux qui, toute honte bue, reprennent le mot et en acceptent l'objectif. Ceux qui le font montrent par là qu'ils sont bien plus proches du grand patronat que des travailleurs et de leurs intérêts.

La classe ouvrière n'a pas à accepter d'être de la chair à canon dans la guerre que se mènent les capitalistes. La seule guerre qui compte est celle que le monde du travail doit mener aussi bien contre le grand patronat que contre le gouvernement pour défendre ses conditions d'existence, pour défendre l'emploi et le pouvoir d'achat.

Pour résister à l'offensive du grand patronat et pour la repousser, il faudra une lutte massive de l'ensemble de la classe ouvrière. Une telle lutte ne se déclenche pas artificiellement. Mais le patronat et le gouvernement finiront par nous y acculer.

Il faut bien sûr se saisir de toutes les occasions offertes par les confédérations syndicales. Malheureusement, la CGT a été la seule à prendre ses responsabilités en cette rentrée, en appelant à manifester le 9 octobre. Encore n'a-t-elle pas eu le courage de mettre en avant dans son appel les objectifs concernant directement les travailleurs ! Elle préfère revendiquer une « nouvelle politique industrielle ». Mais à qui ses propositions peuvent-elles être adressées, si ce n'est au patronat qui possède les grandes entreprises ?

Le rôle des organisations syndicales n'est certainement pas de devenir des conseillers du grand patronat, de plus des conseilleurs que personne n'écoute. Leur rôle, c'est d'avancer les revendications vitales des salariés face à la crise.

De nombreux travailleurs n'en ont pas moins saisi l'occasion de manifester le 9 octobre. Ils ont ainsi montré qu'ils sont dans ce pays des dizaines de milliers à être conscients que face au patronat, seule la lutte collective peut payer, et que face à un gouvernement de gauche, ils ne resteront pas l'arme au pied.

Contre le chômage, la seule mesure efficace du point de vue des travailleurs est l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution des salaires. Il faudra un mouvement général de l'ensemble de la classe ouvrière pour l'imposer et de ce point de vue, même si ceux qui se sont mobilisés le 9 octobre étaient minoritaires, leur mobilisation est un gage pour l'avenir.

Dans cette période d'aggravation de la crise, l'avidité du patronat et la couardise du gouvernement vis-à-vis des patrons petits et grands, pousseront inévitablement les travailleurs à se défendre collectivement et massivement. Ils seront alors en position d'imposer les mesures vitales pour eux face à la crise.

Partager