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- Lutte ouvrière n°2306
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Leur société
Extrait du meeting - Jean-Pierre Mercier : La parole d'un patron ne vaut strictement rien
Souvenez-vous, il y a maintenant quinze mois, lorsque la CGT de l'usine a publié le plan secret de Varin annonçant, dans les moindres détails, la fermeture de l'usine ; souvenez-vous des mines offusquées des patrons, la main sur le coeur, à la télévision, devant la presse, devant les députés et les ministres : « Nous, fermer Aulnay ? jamais ! Ce n'était qu'une hypothèse de travail, une hypothèse qui n'a pas été retenue, un scénario qui n'est pas à l'ordre du jour ! » [...]
S'il y a au moins une leçon à retenir de cet épisode -- et ce n'est pas ça qui nous étonnera -- c'est que la parole d'un patron, ça ne vaut strictement rien. Commencer à faire confiance à une promesse de patron, c'est déjà poser la tête sur le billot. [...]
Depuis l'annonce du plan de licenciements, la direction de l'entreprise répète qu'elle n'avait pas le choix, parce que les ventes de voitures baissent et que le marché de l'automobile rétrécit.
Les ventes baissent ? Mais par rapport à quoi ? Par rapport à des records absolus battus l'année dernière et l'année d'avant.
Il n'y aurait plus de « cash », comme ils disent ? Mais il y en a eu assez pour que Peugeot éponge en un an la quasi-totalité de ses dettes, rembourse le prêt de 3 milliards, et se paye, rien que pendant l'année 2011, pas moins de 44 entreprises qu'elle a rachetées. Et même comme ça, il en reste encore beaucoup dans les caisses de PSA, puisque Varin a avoué que l'entreprise était assise sur un matelas financier de 12 milliards d'euros. [...]
La direction explique que Peugeot est en surcapacité et que toutes les usines ne peuvent pas tourner. Peut-être ne peuvent-elles pas tourner à 100 % de leurs capacités, mais elles peuvent très bien tourner à 70, 80 %. Au lieu de faire tourner l'usine de Poissy à fond, jour et nuit, comme le fait PSA, il est tout à fait possible techniquement de répartir la production de C3 entre cette usine et celle d'Aulnay-sous-Bois.
Au lieu d'imposer des cadences folles, des pauses de plus en plus limitées, il est tout à fait possible de baisser le rythme de travail. C'est l'intérêt vital de tous les ouvriers, c'est l'intérêt des sous-traitants, c'est l'intérêt de la population d'Aulnay et des villes alentour.