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Dans les entreprises
Onze ans... contre Total
Trois jours avant ce verdict, il y eut les commémorations du onzième anniversaire de l'explosion. Malgré les efforts de la mairie socialiste pour faire en sorte que celles-ci se déroulent sur le même lieu, il n'en fut rien. Les corps constitués, comme on dit, se sont retrouvés sur le site de l'usine, autour du nouveau mémorial officiel, à deux pas de la stèle de Total-Grande Paroisse et de l'association Mémoire et Solidarité, tandis qu'à un kilomètre de là, au « Rond-point du 21 septembre » près des quartiers populaires touchés par l'explosion, s'étaient regroupées des délégations de la CGT Haute-Garonne, de la fédération CGT Chimie, de Sud et de la FSU ainsi que l'Association des sinistrés du 21 septembre avec sa banderole : « Total blanchi par la justice. Ne laissons pas les profits faire la loi ».
Lors de la prise de parole pour l'Association des sinistrés, c'est un ex-ouvrier d'AZF qui a rappelé que « la présence à nos côtés de l'UD CGT 31 et de la fédération CGT Chimie démontre que le fossé qui a existé pendant des années entre sinistrés et salariés n'était pas une fatalité. Ce fossé était la conséquence d'une volonté de diviser les victimes face à Total. Et malheureusement cette division, suscitée et entretenue par les dirigeants de Total et quelques prétendus syndicalistes, a été nuisible à notre combat à tous, salariés du pôle chimique et sinistrés des quartiers avoisinants... La réconciliation entre salariés et sinistrés, c'est ici qu'elle a lieu, contre les agissements de Total. Mais il ne peut y avoir de réconciliation entre les dirigeants de Total et les victimes, salariés ou habitants. Nous n'avons que faire de la réconciliation, ce que nous voulons c'est la justice ! »