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- Lutte ouvrière n°2303
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Anciens Ateliers et Chantiers navals de La Rochelle-Pallice (ACRP) : Quand la justice s'en prend aux victimes de l'amiante
Vingt-deux des neuf cents anciens salariés des ACRP, fermés en 1987, étaient convoqués le 11 septembre devant la cour d'appel de Poitiers : on réclame à chacun la restitution des 8 000 euros que le conseil des prud'hommes leur a attribués pour préjudice d'anxiété lié à l'amiante. Trente-huit anciens salariés sont déjà morts et trente-deux sont malades de l'amiante qui était omniprésent aux ACRP, dans les toiles, tresses, joints, etc.
Comme l'affirme leur représentant, Joël Péchereau : « Honte à ceux qui nous emmènent devant les tribunaux, c'est le monde à l'envers. C'est ceux qui nous ont contaminés qui devraient être devant le tribunal. On nous amène en justice pour restituer un maigre pécule qui nous a été donné en compensation de ce qu'on risque : la mort. » Et vu les minces retraites -- de 850 à 1 300 euros --, la somme a été souvent dépensée depuis.
À ces attaques infâmes, les anciens salariés répondent très justement par l'offensive, ils réclament 10 000 euros de plus à la cour d'appel, et le 24 octobre, jour où le jugement mis en délibéré sera rendu, ils déposeront 70 dossiers de plus aux Prud'hommes. La liquidatrice des chantiers dispose de deux millions d'euros venant de la vente d'un dernier navire. La moindre des choses serait que ce fruit du travail des salariés leur revienne, à défaut de parvenir à faire condamner les empoisonneurs pour leur crime.